Massolia

Villes Durables : des enjeux et des solutions

Dans un contexte de croissance démographique et d’urbanisation rapide, il est nécessaire d’aborder l’aménagement urbain dans une perspective de développement durable et une démarche intégrée afin de garantir une meilleure qualité de vie dans les villes marocaines. La conférence « Villes Durables », troisième étape du cycle de conférences thématiques « Tribunes Massolia », a permis d’engager un débat de fond entre divers professionnels, organismes institutionnels et experts, autour des problématiques de l’introduction de la notion de durabilité dans les orientations d’aménagement urbain futurs et dans la mise à niveau des aménagements existants.

Philippe Simonis de la GIZ (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit) a tout d’abord mis en avant la contribution de la coopération allemande au développement durable des villes du Maroc. Il a notamment décrit le programme « Coopération des Villes et des Municipalités – CoMun » qui a pour vocation la création d’un réseau de dialogue entre l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, afin de faciliter l’échange d’expériences sur des questions phares de développement urbain. Sept villes marocaines participent ainsi à ce programme : Agadir, Beni Mellal, Fès, Kenitra, Meknes, Rabat et Salé. Différentes problématiques sont abordées comme la gestion des déchets, la mobilité, la réhabilitation d’anciennes médinas et l’efficacité énergétique.

Slim Kchouk, Directeur Général de Siemens Maroc, a ensuite présenté les réponses de Siemens pour des villes durables. Siemens part de la prise en compte des grandes tendances d’urbanisation, de changement climatique et de croissance démographique pour trouver des réponses au niveau de la ville, dans des domaines comme le transport, l’eau, l’énergie, le service de la santé et la sécurité. Siemens est par exemple présent dans le traitement de l’eau, la désalinisation, le transport de l’eau, les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, la vidéo-surveillance et des produits médicaux tels que l’IRM. Jan Pieter Cools Wieldiers Directeur des énergies renouvelables de la zone MENA chez Siemens, a ensuite fourni des exemples sur les actions de Siemens, notamment en terme de durabilité énergétique. Afin de construire des villes durables, il faut s’orienter vers les marchés de croissance axés sur l’innovation. Il est important de limiter l’usage de ressources épuisables et de développer les énergies renouvelables. D’après M. Cools Wieldiers, ces dernières ne permettent pas de substituer, mais constituent un complément aux autres énergies. Il est ainsi également important par exemple d’améliorer l’efficacité des centrales à charbon.

La présentation de Mary-Rahma Homman, architecte programmiste, a permis de comprendre l’apport de la programmation dans les études urbaines et dans la construction de villes durables. Le programme permet de mieux réfléchir aux projets, de penser aux différents besoins et de trouver les meilleures réponses pour les architectes. Cette approche place l’être au centre des préoccupations. La ville durable ne résulte pas seulement de la mise en place de solutions techniques, il faut également sensibiliser les habitants et ne pas dissocier l’homme de la ville. Pour Mary-Rahma Homman, le concept de ville durable invite les acteurs territoriaux à repenser la ville dans une approche cohérente. La démarche programmatique apporte une solution intéressante, en se basant sur la concertation, le diagnostic et la faisabilité.

Mamadou Cissé de la CID, société d’ingénierie s’est lui intéressé aux infrastructures d’assainissement. Les infrastructures constituent l’élément de base indispensable pour le développement d’une ville et les plus contraignantes sont celles responsables de l’assainissement. Dans ce domaine, il est nécessaire d’adopter une vision intégrée. Malheureusement, l’assainissement n’est pas toujours pris en compte dans la conception des anciennes villes et il n’est pas facile de mettre ces infrastructures en place par la suite. Il est notamment important de définir un profil environnemental au stade initial et de s’interroger dès le début sur le devenir des eaux usées et des déchets. M. Cissé a donné l’exemple de Marrakech où ces questions n’ont pas été prises en compte dès le début. La situation est désormais réglée mais cela a fini par coûter plus cher que si les questions d’assainissement avaient été anticipées. Pour construire une ville durable, il est fondamental de s’interroger sur l’orientation que va prendre la ville.

Les présentations ont ensuite laissé la place à une session de questions-réponses entre les intervenants et le public, qui a notamment permis d’aborder la problématique des transports dans la ville durable. Des solutions qui seront développées au Maroc, comme le projet de couloir à bus à Casablanca et le projet de bus électrique à Marrakech, ont été présentées. La question des transports, quant à elle, requiert non seulement la mise en place de solutions techniques, mais également un changement de comportement.

Marion Klein

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