Face à la raréfaction des ressources énergétiques fossiles et en réponse aux défis de développement durable, le Maroc s’est résolument engagé dans une stratégie sans précédent pour sécuriser à long-terme l’approvisionnement en énergie et réduire sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur.
Abdellah CHAHBOUN
Le Royaume, s’inscrivant dans une approche anticipative, se donne ainsi les moyens et le savoir-faire requis aux fins de la mise en Œuvre de programmes intégrés devant graduellement porter, à l’horizon 2020, la part des énergies renouvelables à 42 pc de la puissance globale installée.
Ce défi est d’autant plus de taille que le pays importe la quasi-totalité de ses besoins en énergies conventionnelles (98 pc des besoins importés entre 2002 et 2009).
La réalisation d’ici 2020 des deux programmes solaire et éolien de 2000 MW chacun est l’expression concrète de la priorité majeure que le Maroc accorde au développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Il y va de l’impératif de sécuriser l’approvisionnement énergétique du pays et de préserver l’écosystème et le développement durable.
Ces projets sont largement ouverts à l’initiative privée nationale et internationale, comme le stipule la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables promulguée en février 2010. Lancé en 2009, le projet marocain de l’énergie solaire devra mobiliser un investissement colossal de 9 milliards de dollars. Il prévoit la mise en place en 2020 d’une capacité de 2 000 mégawatts, soit 38 pc de la puissance installée à fin 2008 et 14 pc de la puissance électrique à l’horizon 2020.
Cinq sites ont été identifiés pour la concrétisation de ce projet, dans le droit fil de la stratégie énergétique tracée conformément aux Hautes Directives du Souverain. Il s’agit des sites de Ouarzazate, Foum Al Oued, Boujdour, Sebkhat Tah et Ain Bni Mathar, dont la centrale thermo-solaire à cycle combiné est déjà opérationnelle avec une puissance totale de 472 MW.
L’autre volet phare de cette ambitieuse stratégie énergétique est le programme marocain intégré de l’énergie éolienne. D’un investissement total de 31,5 milliards de DH, ce programme comporte, aux côtés de la composante de production de l’électricité, une intégration industrielle de la filière éolienne ainsi que la promotion de la recherche-développement et de la formation dans ce domaine.
Cinq nouveaux sites à grand potentiel ont été choisis pour accueillir des centrales éoliennes d’une puissance totale de 1.000 MW, à savoir les parcs de Tanger II (150 MW), de Koudia El Baida à Tétouan (300 MW), de Taza (150 MW), de Tiskrad à Laâyoune (300 MW) et de Boujdour (100 MW)
La production de ces centrales viendra s’ajouter aux 280 MW de puissance éolienne réalisée dans les parcs de Abdelkhalek Torres (50 MW), et Lafarge (30 MW) à Tétouan, d’Amougdoul (60 MW) à Essaouira et de Tanger Dhar Saadane (140 MW), ainsi qu’aux 720 MW en développement à Tarfaya, Akhfenir, Bab El Oued à Laâyoune, Haouma et Jbel Khelladi à Tétouan.
La réalisation de ce vaste projet éolien, couplé au programme de développement du solaire, permettra au Maroc de réduire ses importations d’énergie en économisant annuellement 2,5 millions de tonnes équivalent pétrole en combustible, évitant ainsi l’émission de près de 9 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an.
Le savoir-faire développé en énergies renouvelables, en collaboration avec des partenaires internationaux à la pointe dans cette filière prometteuse, positionne le Maroc en acteur de référence dans ce domaine.
(MAP)
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