Dans un lot de ferraille de voiture, il y a selon la Fédération Espagnole de Recyclage (www.recuperacion.org), 70% d’acier, 7% d’aluminium, 2 % de cuivre et puis un ensemble divers de plastiques, de gomme, verre, bois. A quel moment un déchet n’est plus considéré comme tel pour devenir un produit de nouveau ? L’Union Européenne a clairement défini ce moment pour le fer, l’acier et l’aluminium.
Le concept de « fin de la condition déchet » a été introduit dans la directive 2008/98/CE et qui sert de cadre à législation régissant, dans bon nombre de pays européens, la question du recyclage et de la valorisation des déchets. Cet effort législatif vise à déterminer quels déchets et, sous quelles conditions, peuvent être traités comme un produit normal, sans les contrôles et limitations relatifs aux déchets. Ces pré-requis sont en cours d’analyse pour d’autres déchets comme le verre, le cuivre, le verre et le compost.
Revenons à l’exemple initial de voiture détruite. Dans une fourrière espagnole, le processus normal consiste à extraire les éléments dangereux (liquides, batteries,…) et compacter l’habitacle afin de rendre la ferraille plus facilement transportable vers un des centres de recyclage où il est trituré en des morceaux d’à peine une quinzaine de centimètres chacun, pour enfin être triés.
Parmi les déchets de ferraille, l’acier d’un véhicule hors d’usage était considéré comme un résidu jusqu’à sa fonte dans une aciérie. Désormais, l’acier perdera son statut de déchet dès sa fragmentation après l’opération de tri des métaux.
En ce qui concerne une cannette d’aluminium vide jetée dans le container correspondant, elle perd son statut de déchet dès qu’elle est acheminée vers une unité de tri. Les câbles électriques ne sont plus considérés comme « déchet » dès qu’ils sont triturés et séparés du plastique. Un des prérequis pour ne plus être considéré comme déchet, est de considérer que le résidu ne contienne pas d’impuretés qui puissent nuire et que celui-ci soit d’une certaine qualité.
La question de l’impact environnemental de la récupération de la ferraille métallique est importante. La différence de l’impact ne dépend pas tant de la destination finale, Europe ou Asie, de la ferraille que de la source d’approvisionnement, savoir si les besoins de tel ou tel métal sont satisfaits à partir de la récupération de vieux éléments de ferraille ou s’ils sont extraits de nouveau à partir de minerai. De même, la conclusion est la même en relation aux besoins d’énergie pour la production avec des besoins d’énergie totaux de 5% pour une production de lingots d’aluminium à partir d’éléments recyclés par rapport à un cycle de production conventionnel.
L’évolution de fond est que des produits en fin de vie, auparavant traités comme des déchets sont désormais considérés comme des sources de matière première.
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