Les deux plus grandes multinationales concurrentes dans le secteur des boissons, Coca-Cola et Pepsi, sont actuellement en compétition pour déterminer la première à vendre sa boisson gazeuse conditionnée dans une bouteille en plastique qui ne contienne pas de dérivés pétroliers. Le New-York Times rapportait il y a quelques jours que la compétition battait son plein entre les deux mastodontes pour être la première à réussir la commercialisation d’une bouteille conçue intégralement à partir d’extraits végétaux.
Coca-Cola a récemment conclu un accord avec trois entreprises du secteur des biotechnologies (Virent, Gevo, Avantium) pour accélérer le développement d’une bouteille fabriquée à partir de végétaux.. La multinationalise commercialise, déjà, depuis 2009, sa boisson dans une bouteille en PET fait à 30% à base d’extraits végétaux. L’objectif est désormais d’atteindre 100%. De son côté, Pepsi a pris le devant en mars dernier en annonçant le lancement d’une bouteille entièrement en bioplastique.
Le New York Times nuance la portée de ces annonces tant les interrogations restent nombreuses.
Le PET (Téréphtalate de polyéthylène) est un polymère constitué à 30% de MEG (monoetilenglycol) et à 70% d’acide téréphtalique. Coca-cola a déjà réussi le remplacement du MEG par de l’alcool de canne à sucre dans ses bouteilles labellisées « Plantbottle ». Celles-ci sont réalisées à partir de 30% d’extraits végétaux entièrement recyclables.
La génération suivante de bouteilles en plastique respectueuse de l’environnement aboutira quand sera remplacée la quote-part restante d’acide téréphtalique, ce qui n’est pas une mince affaire. Toute cette gymnastique intellectuelle ne serait-elle pas qu’une de ces nombreuses opérations marketing qui ne résolvent aucun problème. Les experts s’accordent à dire que les bouteilles en plastique sont, en général, fabriquées à partir de sous-produits de la distillation du pétrole, d’où qu’il soit peu probable qu’une bouteille faite à partir d’extraits végétaux puisse réduire la consommation de pétrole. Néanmoins, cette substitution aura un impact positif sur la réduction des émissions de CO2. Cet impact sera d’autant plus remarquable que cette subdtitution concernera la marque de boissons la plus vendue au monde.
Coca-Cola fait remarquer que la fabrication de 10 millions de « plantbottle” depuis 2009 a permis d’éviter l’émission de 100 000 tonnes de CO2 à l’année. Ceci ne devrait pas nous faire oublier que la substitution de petrole par des cultures agricoles peut engendrer des problèmes autrement plus graves (augmentation des prix des aliments, changements de l’utilisation des terres). L’impact réel de ces bouteilles innovantes sera mesuré à l’aune des effets secondaires en fonction du type de plantes utilisées, alimentaires ou non.
Des bouteilles en plastique respectueuses de l’environnement ?
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