Un rapport de l’agence hollandaise de l’environnement (NEAA) semble apporter une très bonne nouvelle: les émissions de CO2 dues aux activités humaines n’auraient pas augmenté entre 2008 et 2009, restant au niveau de 31,3 milliards de tonnes émises dans l’année.
Ces émissions étaient en forte hausse depuis bien longtemps, avec même une inquiétante accélération de cette hausse depuis le début du siècle, comme le montre le graphique ci-dessous.
Bien entendu, la publication d’une nouvelle aussi importante nécessite d’approfondir le sujet, pour bien en saisir le périmètre et comprendre quels sont les éléments qui ont pu mener à de telles conclusions.
Le premier élément à noter est que cette étude ne mesure que les émissions des activités humaines. C’est certes le facteur principal de la hausse que nous avons connu dans les dernières années, mais il n’est pas le seul. Il faut se rappeler que l’augmentation de la température moyenne sur la Terre entraîne une augmentation des émissions naturelles de CO2. En effet, la fonte des glaces libère de grandes quantités de méthanes et de CO2, qui renforcent encore l’effet de serre. Ces émissions naturelles ne sont pas prises en compte dans ce rapport.
Le second élément important à prendre en compte est l’absence de mesure des modifications des capacités d’absorption naturelle de la Terre. En effet, la déforestation entraîne une baisse importante des capacités d’absorption de CO2 de la planète. Et le CO2 qui n’est pas absorbé reste dans l’atmosphère, augmentant la quantité de ce gaz à effet de serre.
Revenons quand même sur la baisse des émissions dues aux activités humaines, qui est une excellente nouvelle. Un élément assez nouveau est que les émissions des pays en voie de développement commencent à rattraper les émissions des pays développés. L’Inde fait encore partie des pays qui émettent peu de CO2, avec 1,4 tonne de CO2 par an et par habitant. Mais la Chine a rattrapé la plupart des pays développés et émet en moyenne 6,1 tonnes de CO2 par an et par habitant, soit la même quantité que la France. Les Chinois restent cependant encore assez loin des américains qui, malgré une baisse de 2 tonnes, émettent toujours plus de 17 tonnes de CO2 par an et par habitant.
Qu’est-ce qui explique cette baisse des émissions dans les pays développés? Les mesures prises en faveur de l’environnement commencent sans doute à porter leurs fruits. Mais la principale raison nous oblige à être prudents: il s’agit tout simplement de la baisse de la consommation consécutive à la crise. Il y a donc fort à parier que les émissions vont progressivement reprendre leur progression si aucune mesure drastique n’est prise.
Source: Futura Sciences
Laisser un commentaire