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L’importance des stations d’épuration en milieu aride

La ressource hydrique, en milieu aride, a une valeur inestimable. Elle permet non seulement aux populations locales de vivre et de bénéficier du confort apporté par l’eau, mais cette ressource leur permet également de développer une activité économique ou vivrière: agriculture, élevage,…

Il est donc essentiel de protéger les sources d’eau, et donc les oasis. Pourtant, le développement de ces activités humaines représentent une menace pour ces ressources: exploitation des végétaux des oasis, pollutions de la nappe à cause de pesticides ou des rejets occasionnés par les élevages,… “Les nouvelles technologies détruisent l’organisation des oasis”, alerte le Professeur Paolo De Angelis, de l’université de Tuscia (Italie). Le constat est d’autant plus alarmant que le changement climatique accélère la désertification et menace nombre de ces oasis, sources d’eau.

Mr Paolo De Angelis, mais également M. Hanachi (Commissariat au développement de l’agronomie saharienne) et M. Alberto (Food and Agriculture Organisation, FAO) ont présenté ces enjeux, mais également des pistes pour y faire face, lors d’une conférence à l’Ambassade italienne en Algérie le lundi 29 Février dernier.

Le FAO a mis en place, avec 4 pays d’Afrique du Nord concernés (Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte), un plan d’action sur 4 ans pour faire face à cette menace. Ce plan se base principalement sur la mise en place de solutions d’épuration et d’assainissement des ressources hydriques dans les oasis, afin de les protéger au mieux. La stratégie retenue vise à remplacer les prélèvements dans les nappes ou les cours d’eau effectués dans le cadre de l’agriculture par l’utilisation d’eau traitée par des stations d’épurations mises en place pour l’occasion. De plus, les techniques employées pour cet assainissement devront être respectueuses de l’environnement, pour ne pas substituer un problème à un autre.

Les techniques utilisées se baseront donc sur l’utilisation de plantes spécifiques pour épurer les eaux. En effet, certaines espèces, comme le roseau, ont des capacités d’assainissement importantes, grâce à leur action physique, biologique et chimique sur les eaux polluées. La première action, physique, se fait grâce à la circulation de l’eau: les particules les plus grosses sont filtrées par les racines des roseaux, mais également par le matériau utilisé comme sol (sable, graviers). Certains déchets, insolubles, vont être précipités au fond du marais. Les nitrates et les phosphates seront absorbés par les racines de roseaux, puis consommés par la plante. Les roseaux sont, par ailleurs, un milieu très favorable aux bactéries qui vont ensuite décomposer les dépôts accumulés sur les racines et sur le sol et en faire des éléments nutritifs pour les plantes.

Crédit: Univers Nature

Cette solution, testée actuellement à petite échelle dans la wilaya de Ouargla, en Algérie, a pour avantage, en plus de son efficacité, de ne pas nécessiter de lourds investissements. Et elle permet également, même si cela reste marginal, de participer à l’absorption du CO2 de l’atmosphère.

Si l’augmentation des surfaces agricoles du Sahara de 60 000ha à 150 000ha lors des 20 dernières années est plutôt une bonne chose, cela accroît la pression sur les oasis et les ressources en eau. Il est essentiel de les préserver, sous peine de voir ces efforts anéantis, et de fragiliser encore les populations vivant dans cet environnement.

Sources:
Des plantes pour sauver les oasis, El Watan
Assainissement: des roseaux pour les particuliers, Univers Nature


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