Intéressons nous aux ressources hydrique sur notre planète et au Maroc pour cette journée de la Terre. Ce bien commun, vital, est en effet une ressource en danger, et il pourrait constituer l’un des premiers véritable enjeu de la dégradation du climat et de l’environnement.
Quelques chiffres permettent de saisir la portée de cet enjeu à l’échelle mondiale:
– Seulement 1% de l’eau présente sur la planète est de l’eau douce (97% salée et 2% sous forme de glace)
– Seulement 0,6% de l’eau est exploitable
– 9 pays se partagent 45% des ressources régulières en eau potable
– L’eau douce représente entre 6000 et 8000m3 par an, avec de fortes disparités (666 000m3 par an en Islande, 19m3 par an à Djibouti)
– L’agriculture consomme 70% de l’eau douce utilisée sur la planète, l’industrie 20% et la consommation domestique entre 8 et 10% (hors produits agricoles, donc)
– Il faut 3000 litres d’eau pour produire une ration quotidienne de nourriture pour une personne
– Un habitant des pays occidentaux consomme entre 250 et 600 litres d’eau par jour pour sa consommation domestique, alors qu’un africain n’en consomme que 10 à 40 litres en moyenne
– En un siècle, la consommation mondiale d’eau douce a été multipliée par 7
La situation au Maroc s’améliore, mais reste sensible. Chaque années, 500Mm3 (millions de m3) d’eaux usées sont produites, rien que dans les milieux urbains. Sur ce volume, 370Mm3 sont captés par les réseaux d’égouts (et rejetés en mer pour la moitié), 70Mm3 sont rejetés dans les réseaux hydrographiques naturels et 60Mm3 sont utilisés pour l’irrigation.
Si nous nous intéressons à l’Oued Sebou, dont la bassin versant est le plus grand du Maroc, mais aussi le plus pollué, les sources de pollution sont à la fois domestiques, industrielles et agricoles. Si la pollution domestique est la plus importante, avec presque 2/3 des rejets, la pollution industrielle n’est pas négligeable. Elle provient principalement de l’industrie agro-alimentaire, des fabrications de papier et de carton, des tanneries, et en enfin des industries des minéraux non métalliques. Ces sources de pollution conduisent, selon l’administration de l’hydraulique, à une pollution de l’ordre de 68000t/an de matières oxydables. Si la pollution de l’eau au Maroc semble un sujet qui progresse dans le bon sens (le chiffre de la pollution de l’eau sur l’ensemble du Royaume a baissé de 11% depuis 2003), il reste assez élevé, et nécessite des efforts permanents.
Ces chiffres sont cependant à relativiser, car ils datent de plusieurs années. Le Maroc a en effet réalisé depuis de nombreux projets d’assainissement, en particulier dans les grands centres urbains, dans le cadre du programme national d’assainissement. La station d’épuration de la ville de Tanger, mise en place en 2009, est un bel exemple de ces efforts. Elle permet en effet de traiter 218 000m3 par jour. D’autres grandes stations d’épuration, à Marrakech, à Meknes, à Agadir par exemple, permettent de traiter une partie des eaux usées émises par ces agglomérations.
Malgré tout, seulement 20% des eaux usées sont traitées à ce jour, et les efforts à entreprendre pour arriver à l’objectif de 60% d’eaux usées traités en 2020 ne devront pas ralentir.
Sources:
Terre & Vie (Novembre 2002) – Etat des ressources en eau au Maroc
Perspective Monde – Pollution de l’eau au Maroc
ISESCO – Pollution des rivières: cas de l’Oued Sebou au Maroc
Vedura – Eau, rivières, mers et océans
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