Perspectives prometteuses et économiquement viables;Cadre juridique et réglementaire à mettre en place;Capacité de l’industrie marocaine à bénéficier de cette vague d’investissements;
Un dirham de subvention aux dispositifs de chauffe eau solaire permettrait d’économiser 4 dirhams sur la caisse de compensation;
Les plans nationaux de développement des énergies renouvelables sont à la portée
L’avenir énergétique du Maroc passe par les énergies renouvelables : solaire et éolienne. Elles prédominent dans le mix énergétique prévu par la stratégie nationale 2009-2020. Avec un programme de 4.000 MW, le Maroc a lancé les plans solaire et éolien répartis à part égale en capacité entre solaire et éolien pour un investissement de près de 100 milliards de DH.Face à cette équation à plusieurs inconnues, les experts réunis lors du séminaire sur les énergies renouvelables, organisé le5 juin à Casablanca, par Massolia.com, expriment leur capacité technique et la viabilité économique visant la réalisation des différents plans d’approvisionnement mais pointent une série de dysfonctionnements : cadre juridique, accompagnement de la filière, ou encore la gouvernance de la recherche et de l’enseignement supérieur
Ahmed Squalli, président de l’Association marocaine des Industries Solaires et Eoliennes AMISOLE a mis en exergue un certain nombre de points de blocage au développement d’une véritable filière marocaine d’équipementiers des énergies renouvelables à savoir la nécessité de mettre en place une véritable politique de formation d’un capital humain et la facilitation d’une mise à niveau du tissu industriel pour faire face aux exigences des donneurs d’ordre. Il a par ailleurs, souligné, la nécessité de renforcer le cadre réglementaire et juridique relatif au secteur des énergies renouvelables afin de sécuriser les opérations des acteurs industriels. Au sujet du développement de la filière éolienne, le président de l’AMISOLE a appelé à trouver un équilibre entre les contraintes techniques liées au raccordement du réseau d’électricité marocain à des parcs éoliens et l’immense potentiel dont dispose le Maroc. Cet objectif mérite d’être atteint étant donné la parité tendancielle entre le kwh éolien et conventionnel d’autant plus que les moyens technologiques de dernière génération, à travers l’intégration des dispositifs dits de réseaux intelligents permettraient de réaliser cet objectif.
D’autres obstacles sont à surmonter comme l’a souligné Professeur Driss Jezli, Directeur du laboratoire des Energies Renouvelables au Centre National de Recherche Scientifique et Technique, qui a présenté à l’attention, des nombreux acteurs du secteur présents le caractère illusoire de la mise en avant de la politique d’exportation de l’électricité renouvelable marocaine car les législateurs espagnols n’ont pas encore retranscrit le l’article 9 de la Directive Energie/Climat de l’Union Européenne et qui représente un verrou non négligeable au transit de l’électricité marocaine renouvelable vers les réseaux européens.
De son côté, Maître Amin Hajji, du cabinet AHLO, considère que cette effervescence des acteurs du secteur est caractéristique d’une séquence d’adaptation des acteurs économiques à un cadre juridique et à une filière industrielle en formation.
La problématique du cadre juridique est régulièrement revenue tout au long des débats avec un accent sur le manque de visibilité offerte aux opérateurs industriels par les autorités, comme l’a rappelé Karim Chraibi, directeur développement des affaires de TAQA Afrique du nord, qui détaille les facteurs de manque de visibilité: «Absence de tarif de rachat garanti (même dégressif) pour l’électricité, coût du transport de l’électricité via le réseau de l’ONEE…». Lever ces freins permettrait d’assurer les besoins énergétiques de notre pays et fournirait un carnet de commandes à la filière lui permettant de se développer durablement.
Il s’agit d’élargir la taille potentielle du marché pour le rendre plus attractif et de sécuriser les investissements dans la filière renouvelable comme cea a été fait dans le solaire. Malgré tous ces enjeux, ce marché qui prend forme n’a pas encore d’autorité de régulation. La loi relative aux énergies renouvelables est un premier exemple à méditer. Préparée par le ministère de l’Energie et des Mines, elle a permis au secteur de se doter d’un cadre réglementaire qui a été publié au Bulletin Officiel du 8 mars 2010. La loi 13-09 a d’abord libéralisé la production d’électricité «à partir de sources d’énergie renouvelable». La loi a aussi mis en place un contrôle administratif des installations, des autorisations provisoires et définitives et a garanti un droit d’accès aux réseaux de transport d’électricité.
Le cadre établi par la loi 13-09 est ignoré par l’Etat qui préfère passer par les appels d’offres internationaux alors que cette loi pourrait représenter un levier essentiel pour la mise en place d’une filière industrielle nationale. Les opérateurs restent curieux des modalités du premier (et seul) contrat, conclu dans le cadre de la loi 13-09, ayant lié Nareva Holding à l’ONEE: modalité de raccordement au réseau, coût de transport de l’électricité, coût d’achat de la production. Tous ces points et bien d’autres ont été débattus par les experts invités par Massolia.com
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