Notaire et acteur social actif, Maître Dahman El Mozariahi développe un point de vue particulièrement riche et intéressant concernant les différents dossiers et projets relatifs au développement du Maroc en général et de Tanger et sa région où il vit, travaille et nourrit l’espoir de voir grandir ses trois enfants.
La rencontre avec M. El Mozariahi est une belle occasion permettant de constater à quel point les efforts fournis par le Maroc durant les années passées dans des secteurs publics comme l’enseignement étaient positifs.
Une génération aujourd’hui appelé à passer aux commandes, en participant par tous les moyens possibles au processus de modernisation du pays.
« Pour réussir un projet social, il faut non seulement sacrifier son temps mais aussi trouver les moyens nécessaires pour le faire »
Pour réussir ce processus, Dahman El Mozariahi estime obligatoire le retour aux origines : l’homme, le citoyen, nos parents, nos voisins, nos collègues de travail, nos enfants, etc, « chacun des Marocains a l’obligation aujourd’hui de prendre part à cette nouvelle vision futuristes pour construire le nouveau Maroc », estime-t-il. «Et c’est plutôt dans le côté social que cette vision doit s’exercer et exister », insiste-t-il encore. Comment faire ? A cette question Dahman El Mozariahi n’y pense pas deux fois. Il faut que chacun de nous devienne socialement responsable en trouvant du temps pour aider les autres. C’est exactement comme dans le cas des voisins habitant le même immeuble qui se constituent en syndic pour s’organiser et défendre leurs droits et obligations chacun par rapport à soi-même et à l’autre voisin. Quand le syndic est bien organisé et géré, les retombées sont automatiques. Elle concernent aussi bien les voisins que le quartier où se trouve l’immeuble. Avec la bonne gestion, un effet tache d’huile se produira sur toute la société », souligne-t-il
L’interlocuteur prend l’exemple de l’association des parents d’élèves de l’école américaine de Tanger, groupement que les parents d’élèves de cet établissement tentaient de constituer depuis une dizaine d’années déjà sans y parvenir jusqu’à ce qu’il ait fondé l’année dernière. En citant certaines actions réalisées par cette association, dont le nettoyage de la plage de Jbilat à Achakkar, Maître Mozariahi souligne les nombreuses difficultés rencontrées dans ce cadre : le financement en représente le grand obstacle. « Pour réussir un projet social, il faut non seulement sacrifier son temps mais aussi trouver les moyens nécessaires pour le faire »…
Ce n’est pas toujours évident !
La question est cruciale. Que ce soit au niveau national qu’à celui de la région Tanger-Tétouan, tous les observateurs estiment que les investissements économiques réalisés ou en cours de réalisation dépassent de loin l’apport social.
L’exemple tangérois : l’autoroute, le port Tanger-Med, les zones et parcs industriels, le TGV, le visage même de Tanger change, s’améliore et invite à de nouveaux investissements. Dans le cadre de son travail, Maître El Mozariahi rencontre tous les jours des investisseurs à la recherche de nouvelles opportunités sur notre région au point qu’il en est réjouit. Cependant, en lui demandant son avis sur les efforts fournis au niveau social, il ne cache pas qu’il existe encore des lacunes à corriger. « Le chemin est encore long et avec plein de virages. La diminution des investissements publics dans ce sens doit absolument être revue. Et quand il parle du social, Dahman El Mozariahi ne mâche pas ses mots : « Tanger a nécessairement besoin de quatre autres hôpitaux publics, en plus de centres de soins de proximité en ville et dans les zones périphériques. A l’instar des hôpitaux, les écoles publiques font aussi défaut. C’est aussi la même sonnette d’alarme à tirer concernant le transport public, la propreté, la réorganisation des commerces, de la circulation routière, etc. Quand on veut faire d’une ville une attraction attirant les investisseurs étrangers, il faut que la vision soit globale assurant les meilleures infrastructures, mais sans oublier des éléments essentiels de la vie quotidienne comme la sécurité, la culture, les loisirs, etc. ».
Et de poursuivre « Quand une ville réunit à la même vitesse l’ensemble de ces caractéristiques sociales et économiques, tout le monde en profite, l’investisseur trouve le cadre idéal pour s’épanouir et le citoyen aussi en tire profit puisqu’il s’assure l’emploi, l’habitat et toutes les autres commodités d’une vie paisible ».
« Chacun des Marocains a l’obligation aujourd’hui de prendre part à cette nouvelle vision futuristes pour construire le nouveau Maroc »
Le printemps arabe et la chance marocaine
Dahman El Mozariahi est catégorique, les Marocains sont devant la chance de leur vie, une sorte de train qui passe toutes les autres ou cinq génération par la même gare. Bien qu’on soit sûrement le seul pays arabe qui a déclenché des réformes politiques et socio-économiques dans la région il y a plusieurs années déjà (notamment par l’adoption d’une nouvelle constitution), le printemps arabe reste une opportunité unique pour le Maroc. Les semaines prochaines (parlant indirectement des élections législatives) seront cruciales en déterminant clairement si la volonté des jeunes marocains, qui sont l’avenir de ce pays, répond à celle du Roi.
« Exprimer cette volonté dynamique de participer à la construction d’un nouvel horizon, que ce soit au niveau politique, économique et social, est une preuve, explique M. Mozariahi, de la maturité d’une génération qui exprime ses principales doléances depuis plusieurs semaines dans les rues de toutes les villes du Maroc. Aujourd’hui, nous considérons que nous sommes devant une opportunité unique pour donner de véritables réponses à ces jeunes, mais seulement si tout le monde s’y met et croit fort qu’il ne faut pas rater le train. C’est dire qu’on a tous besoin d’un dynamisme foudroyant », conclut Maitre El Mozariahi.
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