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Petits gestes pour la planète : quel impact?

Nous avons l’habitude de considérer que chaque geste compte pour l’environnement. Bonnes intentions mises à part, la question reste : vaut-il vraiment la peine pour des actions impliquant des consommations d’énergie extrêmement réduites ? Calculer l’empreinte carbone d’un envoi de mail, d’un chargeur laissé allumer toute une nuit.». Il paraît que tout pollue, tout a un impact, Oui c’est vrai. Nous vivons dans une société énergivore et c’est bien pour cela que nous devons surveiller nos gestes », assure Pierre Galio, un des responsables à l’ADEME (France).
David Mac Kay, professeur à l’Université de Cambridge, a analysé le geste de laisser son chargeur de téléphone de batterie branché toute une journée. Un geste souvent considéré comme énergivore alors que ces appareils ne consommeraient que 0,01 kWh par jour, soit l’énergie consommée par une voiture en une seconde d’utilisation. Le professeur britannique ne prétend pas que nous laissions tous nos chargeurs branchés mais veut signaler l’inutilité de nombre de petits gestes promus à longueur de journée.
Pierre Galio, de l’ADEME, même s’il reconnaît la faible consommation énergétique de nombres de nos actions de nos vies quotidiennes, prises une par une, mais qui représentent des ordres de grandeurs considérables dès lors que nous considérons leurs répétitions. Il s’agit de s’interroger sur la nécessité, l’urgence de chacun de nos gestes.

Comment considérer chacun de ses points de vue ? Il est vrai que réflechir à un petit geste qui se répète plusieurs milliers de fois peut résulter à une baisse de consommation mais aussi qu’il important de détecter et d’agir sur les gisements d’économies d’énergies. L’expert français rappelle l’importance des petits gestes mais sans oublier que les vrais gisements d’économies apparaissent dans l’efficacité énergétique dans le bâtiment ou la restructuration de nos habitudes de transports ou encore notre équipement domestique.

Autre exemple impactant : Un lave-linge efficient peut consommer 1 kWh à chaque cycle de lavage, nettement moins qu’un autre modèle. Cette différence est néanmoins très peu de chose si nous songeons à la consommation énergétique du processus de construction du mètre carré sur lequel est installée la dite machine. Alfonso Aranda, du CIRCE, Centre Espagnol de Recherche en Ressources et Consommations Energétiques de l’Université de Saragosse. Ce lave-linge efficient peut consommer 150 kWh par an alors même que le bâtiment qui l’abritera en consommera 190 pendant les 50 ans au cours desquels il sera exploité.
Selon l’IDAE, Institut Espagnol de Diversification et Economie de l’Energie, les ménages espagnols représentent environ 30% de la consommation énergétique espagnole dont 18% va en habitation et 12% en voiture privée. Il paraît dès lors évident qu’un axe important d’économies est de se déplacer en covoiturage et en transports en commun. C’est un sacrifice qui peut paraître important mais ne reste-t-il pas un petit geste par rapport aux ordres de grandeur de la Chine ou du reste du monde?

Le socio-écologue Ramon Folch rappelle que « pour bien interpréter chaque réalité, il faut lui donner l’échelle correcte » qui parle du syndrome de l’insignifiance. « Personne d’entre nous ne peut influencer quoi que ce soit en agissant seul, mais la somme de toutes ces insignifiances le peut ». Il considère qu’il manque des grands gestes sous la forme de politiques publiques qui aident à des actions concertées. Un grand geste sans des déclinaisons à petite échelle reste un vœu pieu. Il resterait éventuellement à intégrer ces nouvelles réalités dans notre système de valeurs afin qu’elles ne soient plus perçues comme de simples frivolités.

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