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Les Anciens de l’ESTP au Maroc débattent dela sécurité et de la prévention des risques sur les chantiers

L’Association Marocaine des Ingénieurs diplômés de l’ESTP (AMID ESTP) a organisé, hier jeudi, à Casablanca, son colloque national avec pour thème : ‘Stratégie de développement du BTP au Maroc : Quelle gestion des risques et responsabilités ?’. L’événement a vu la participation d’intervenants de qualité représentant les différentes professions intéressées par la thématique : ingénieurs, bureaux d’étude, constructeurs, promoteurs, assureurs, autorités publiques, juristes, bureaux de contrôle et établissements de l’enseignement supérieur. Il est vrai que l’heure est grave si tant le secteur concentre 16% des accidents de travail déclarés alors qu’il ne représente que 6% de la population active.

Les travaux de la première table-ronde qui portait sur les « Rôles et responsabilités » ont conclu à, notamment, la nécessité d’identifier l’ensemble des intervenants dans l’acte de construire, et de pouvoir définir clairement leur champ d’intervention et de responsabilité.
Pour le secteur public, il s’agit de préciser d’avantage le CCAG en détaillant les rôles des intervenants notamment ceux de la maitrise d’œuvre. Décliner le CCAG pour le secteur privé a été un autre sujet en débat. Enfin, il est apparu nécessaire de renforcer la notion d’obligation de conseil de la part des maîtres d’œuvres.

Ensuite, les intervenants, débattant sur « La prévention et la sécurité », ont affirmé que la situation actuelle de la sécurité sur les chantiers est alarmante et que des actions concrètes sont à entreprendre. A ce sujet, les pouvoirs publics ont lancé des actions pour élaborer un projet de code de la construction traitant tous les aspects de la sécurité et mettre en place une stratégie nationale.
A ce stade, pour les intervenants du secteur, il s’agit de passer du général au détail et de préciser les recommandations et les encadrer. Cela passerait par une mise à niveau réglementaire, renforcer le contrôle et la sensibilisation aux risques encourus. Une forte dichotomie a été signalée dans la prise en compte des aspects de sécurité en fonction de la nature des chantiers, même si, cela va sans dire, une vie reste une vie, toutes choses égales par ailleurs.

Enfin, le dernier panel s’est attardé sur la question de l’amélioration du dispositif de gestion des risques assurables dans la construction conformément aux standards internationaux notamment en France et selon à l’appétence au risque (Transfert de risque ou auto-assurance), et ce, à travers, la sensibilisation des professionnels du métier (promoteurs et MOA) sur les assurances adaptées à demander selon le type de projet/ d’ouvrage. Il paraît, par ailleurs, nécessaire de renforcer le code des assurances et la couverture des risques, en rendant notamment obligatoire certaines assurances dont la RC décennale. Nous souhaiterions à cet effet avoir plus de précisions et de visibilités sur le contrat programme signé en Mars 2010 qui prévoit de rendre obligatoire certaines assurances dont la RC décennale/ TRC/ RC Professionnelle.
L’acte de bâtir est une équation à plusieurs variables et des inconnues relatives à la non prise en compte de mesures qui peuvent paraître évidentes. Si les mentalités sont lentes à changer, les textes de loi le sont encore plus. Un expert rappelait l’importance des actions de communication et d’influence étant donné leur impact sur la capacité à interpréter les textes de loi par les tribunaux. Faire évoluer la loi par la jurisprudence apparaît plus judicieux que par le circuit législatif étant donné la force des obstacles en présence.


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