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Faire face aux pollutions des bâtiments: le plomb

Collaboration avec Preventica

Etat des lieux

Le plomb est un métal utilisé depuis l’Antiquité. Il est très résistant à la corrosion et a notamment servi à la fabrication de conduites d’eau et comme pigment de peintures (céruse) malgré sa toxicité à long terme. En effet, l’exposition régulière au plomb peut entraîner de nombreux problèmes de santé regroupés sous le terme de « saturnisme » (une des plus vieilles maladies connues) et pouvant devenir très graves. L’exposition au plomb est donc soumise à une réglementation très stricte, qui protège les travailleurs et leurs familles.

Selon l’étude Sumer (surveillance médicales des risques) de 2003, 129 800 salariés sont exposés au plomb en France. La base de données Carex (Carcinogen Exposure : système international d’information sur l’exposition professionnelle aux agents cancérogènes) évalue ce nombre à 135 000.
La consommation française de plomb s’est élevée à plus de 255 000 tonnes en 2004, essentiellement pour la fabrication de batteries (76%).
Les principaux secteurs d’activité exposant au plomb sont :

– le bâtiment (intervention sur des peintures et des canalisations dans des bâtiments anciens, découpe ou sablage de structures métalliques recouvertes de peinture anticorrosion, travaux de couverture)
– l’industrie (fabrication et recyclage de batteries, métallurgie, recyclage de produits électroniques, fabrication de verres spéciaux et de cristal…)
– l’artisanat (fabrication et réfection de vitraux, fonderie d’art, joaillerie…).

Les risques pour la santé

Le plomb peut pénétrer dans l’organisme par le nez (poussières, fumées) ou la bouche (mains sales, aliments souillés). En revanche, il ne passe pas à travers la peau. Il provoque des maladies graves en s’accumulant dans l’organisme, en particulier dans les os, où il peut rester plusieurs dizaines d’années. Il s’élimine très lentement
Le plomb a des effets sur le système nerveux (troubles de l’humeur et de la mémoire, détérioration des capacités intellectuelles, atteinte des nerfs moteurs périphériques), le sang (diminution du nombre de globules rouges) et le système digestif (coliques de plomb). Il provoque des hépatites et des anomalies au niveau de la reproduction. Une mère ayant une forte quantité de plomb dans son organisme va en transmettre à son enfant durant la grossesse puis par le biais de l’allaitement, ce qui peut entraîner un retard du développement psychomoteur et mental de l’enfant.
Le potentiel cancérogène du plomb fait débat : les études de cas ne sont pas suffisamment nombreuses pour prouver le lien entre plomb et départ de cancer. Cependant, le plomb a des effets si divers et complexes au niveau moléculaire qu’il est difficile de l’exclure a priori de tout soupçon.

Les démarches de prévention

La concentration du plomb dans l’air doit être régulièrement vérifiée et en cas de dépassement des valeurs limites un nouveau contrôle doit être effectué sans délai.

La démarche de prévention contre l’exposition au plomb se résume en 4 points :

– remplacer les produits contenant du plomb par des produits moins toxiques,
– mettre en évidence et caractériser l’exposition,
– empêcher l’inhalation de plomb (aérosols et poussières),
– empêcher l’ingestion de plomb (mains, eau ou nourriture souillées).

Les composées du plomb étant classés toxiques pour la reproduction (catégorie 1), les règles particulières de prévention contre les risques d’exposition aux agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) sont applicables aux activités pour lesquelles il y a un risque d’exposition.

Lorsque les mesures de prévention collective ne permettent pas de supprimer l’exposition au plomb, des appareils de protection respiratoire peuvent être utilisés pour se protéger des aérosols et des poussières. Les appareils filtrants doivent être équipés de filtres de type P3 (blancs).

Dans le cas du bâtiment, toute intervention sur des peintures contenant du plomb (ou dans lesquelles on peut soupçonner la présence de plomb) nécessite des mesures de prévention spécifiques adaptées au niveau de risque. Cela peut aller de mesures très simples pour des interventions limitées – comme le perçage de trous pour le passage de câbles ou de tuyaux – jusqu’à des mesures lourdes pour des chantiers d’enlèvement de peintures.

Les travaux de dépollution

Principales consignes à suivre pour ce type de travaux :

– Utiliser des techniques produisant aussi peu de poussières que possible (pour le nettoyage, proscrire balais et aspirateurs ménagers)
– Aspirer systématiquement les poussières avec un aspirateur équipé de filtres à très haute efficacité (pour les petites quantités de poussières, préférer un nettoyage à l’humide) ;
– Porter des équipements de protection (vêtements, gants, appareil de protection respiratoire) ;
– Ne pas boire, fumer, manger, mâcher du chewing-gum sur les lieux de travail ;
– Se laver le visage et surtout les mains avant les pauses et la sortie.

Article proposé dans le cadre d’un partenariat avec Preventica, salons de la maîtrise des risques et de la qualité de vie au travail.

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