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Wafaa Chagar, présidente de l’ACM – « Le nombre de certificats délivrés au Maroc est un indicateur de gouvernance de nos entreprises »

Wafaa Chagar, présidente de l'ACM
Wafaa Chagar, présidente de l'ACM

Pouvez-vous nous présenter l’ACM et ses interactions avec les acteurs économiques et institutionnels ?

L’Association des Certificateurs du Maroc est une jeune association professionnelle é il y a trois ans . Elle compte parmi ses membres les principaux organismes de certification opérant au Maroc et représentant près de 80% de la profession. L’ACM a pour mission principale de promouvoir la certification dans notre pays pour amener les entreprises tant publiques que privées à y adhérer comme gage de leur bonne gouvernance et ce dans le cadre du respect des règles de déontologie et d’éthique qui régissent notre profession.
L’ACM est membre de l’EFAC (Europeen Federation of Association of Certification ) depuis Février 2011 et siège au niveau du CNSCA (Conseil National Supérieur de la Certification et de l’Acreditation). Par ailleurs, l’ACM vient d’adhérer récemment à la CGEM.

Comment évolue le marché marocain de la certification et comment s’organise-t-il ?

Ce qui est sûr est que le marché de la certification au Maroc ne suit pas la même courbe ascendante observée à l’international. Le nombre de certificats délivrés au Maroc reste très faible par rapport au potentiel du tissu économique marocain, je dirai même incompréhensible et incohérent. Et ce, d’une part au regard des projets structurants qu’a lancé le Maroc ces dernières années et d’autre part compte tenu de la levée des barrières douanières qui constitue à la fois une opportunité et une menace pour nos entreprises nationales. Il est, donc, plus que jamais indispensable pour l’entreprise, tant publique que privée de s’appuyer sur une organisation sûre capable de soutenir sa vision stratégique pour préserver son marché traditionnel et conquérir de nouveaux.
J’appelle à considérer le nombre de certificats délivrés au Maroc comme un indicateur national reflétant le mode de gouvernance de nos entreprises.

Quels enseignements ont été tirés de la tenue récente de la deuxième des Assises de la Certification ?

Sans doute, l’événement phare organisé par l’ACM chaque année est les Assises de la Certification. Ce rendez vous est une occasion unique pour dresser l’état des lieux de la certification au Maroc mais aussi mettre en lumière des normes nouvelles mais nécessaires pour nos entreprises pour les hisser au niveau international.
Les débats ont connu la participation d’experts nationaux et internationaux, des chefs d’entreprises et des institutionnels. Par ailleurs, la participation effective du M. Abdelaâdim GUERROUJ ministre chargé de la fonction publique et de la modernisation de l’administration est pour nous un signal fort de soutien à notre action.

– Comment évolue la perception des acteurs économiques au sujet du rôle de la certification dans leurs processus managériaux?

La perception des acteurs économiques au sujet de la certification est très mitigée. Je les classerai selon deux catégories. Ceux qui ont déjà franchi le pas de la certification considèrent pour la plupart que celle-ci est un véritable outil de management au service de l’entreprise puisqu’elle permet d’améliorer les performances de son activité, donne confiance à ses clients et rassurent ses partenaires. L’autre catégorie, souvent par méconnaissance de la norme, pourrait avoir des préjugés en considérant que la certification coûte chère et astreint à beaucoup de contraintes documentaires.
Je rajouterai à cela, à moins que ce soit une exigence imposée par des donneurs d’ordre, souvent la certification est associée à la célèbre ISO9001 qui est une norme visant à satisfaire le client. Or, il existe plusieurs référentiels qui permettent de répondre au besoin spécifique de chaque organisation. Je citerai à titre d’exemple la norme ISO22000 relative à la sécurité alimentaire à partir de laquelle une entreprise certifiée démontre sa maîtrise des processus de production pour éviter des risques de toxico-infection alimentaire. Cette norme devrait intéresser toutes les entreprises opérant dans le secteur agroalimentaire voire même exigée par la grande distribution. Le consommateur devrait également dans le choix des produits achetés privilégier ceux qui ont été fabriquée par une entreprise certifiée. A fin 2010, au Maroc seuls 52 certificats ISO22000 ont été délivrés contre 85 au Kenya.

Je conclus en disant que « La certification devrait être pour l’organisation ce que la médecine est pour le patient ».

Wafaâ CHAGAR, 42 ans, mariée et mère de 03 enfants.
Née à Casablanca au sein d’une famille de 05 enfants. Lauréate de l’école ENSEM (Ecole Nationale Supérieure d’Electricité et de Mécanique) de Casablanca en 1993.
Responsable du Bureau d’études et Méthodes d’une multinationale française avant de piloter mon premier projet de certification ISO9000 en tant responsable qualité,en 1995.
Plusieurs expériences ultérieures en tant que directeur qualité et directeur de production principalement dans le secteur de textile et de confection.
En 2001, Obtention de la certification par DNV (Det Norske Veritas).
En 2004 Responsable du bureau DNV au Maroc.
Depuis Juin 2011, présidente de l’Association des Certificateurs du Maroc (ACM) dont ele est membre fondateur.
L’ACM étant une association professionnelle crée en 2009 par une dizaine d’organismes certificateurs d’envergure internationale. Son objectif principal est de promouvoir la qualité et la certification au Maroc dans le cadre du respect de l’éthique et de la déontologie liée à notre profession. L’ACM est membre de la CGEM depuis avril 2012.


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