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Interview: Sylvie Fourn, Commissaire Général de Pollutec Maroc 2010

Votre salon occupe désormais une place de choix dans le secteur des énergies renouvelables, gestion des déchets, et l’optimisation des ressources à l’échelle régionale. Comment avez-vous jugé l’opportunité d’implanter le Pollutec Maroc ?

Pollutec Maroc est né en Octobre 2009 et résulte d’une assez longue histoire. Depuis longtemps les salons Pollutec en France sont bien connus des marocains et accueillent de nombreux professionnels du pays à la recherche de solutions technologiques pour la distribution et le traitement de l’eau ou la collecte et le traitement des déchets. En 2004, l’édition lyonnaise de Pollutec a mis le Maroc à l’honneur et se sont alors créées des relations amicales avec de nombreux responsables institutionnels. Au moment où le Maroc a mis en place les réglementations et la stratégie nationale puis les plans d’actions dans tous les grands secteurs de l’environnement et qu’un salon national dédié devenait un élément essentiel pour activer les prises de consciences, diffuser les techniques et favoriser les échanges de tout type, Pollutec s’est naturellement inscrit comme un partenaire adéquat pour développer une version nationale en phase avec ces objectifs.

Quel bilan faites-vous de l’édition 2009 du Pollutec Maroc ?

Né de l’alliance de deux expériences et compétences complémentaires – Reed Expositions France, qui réalise chaque année le salon Pollutec en France et qui est la filiale du 1er organisateur mondial de salons et Forum7, agence marocaine spécialisée dans l’organisation de salons nationaux, Pollutec Maroc s’est imposé dès sa première édition comme l’évènement majeur de l’environnement du Royaume. Il a réuni 335 exposants dont 59% d’éco-acteurs internationaux de 12 pays sur près de 9 000 m² de surface globale d’exposition et a accueilli 6 300 visiteurs professionnels hautement qualitatifs (38,5% de décideurs et 44% de prescripteurs). A noter également la très bonne fréquentation des conférences dont les sujets avaient été décidés en partenariat étroit avec les acteurs institutionnels et professionnels marocains en adéquation avec l’actualité politique, réglementaire et technique du pays.

Quelles sont les attentes de l’organisation pour Pollutec Maroc 2010 ?

Plus que des attentes c’est aujourd’hui une certitude que cette deuxième édition, très attendue des professionnels, va s’ouvrir dans un contexte très prometteur. Nous rassemblons plus de 350 exposants de 15 pays avec une progression de 25% des surfaces d’exposition. Nous accueillons de nouveaux pays et de nouveaux pavillons officiels comme le Piémont et l’Espagne et la présence française est très forte avec environ150 sociétés. Nous proposons un vaste et riche programme de conférences autour de 37 sujets d’actualité pour le Maroc sous forme de séances plénières ou d’ateliers techniques.
Cette année, nous avons choisi comme thèmes principaux pour les conférences plénières : la mise en œuvre de la Charte de l’Environnement, l’efficacité énergétique dans le bâtiment, la valorisation énergétique des déchets ménagers et industriels et la prévention et la gestion des inondations (le programme complet est consultable sur le site de Pollutec Maroc). Nous avons investi beaucoup de temps et de moyens pour renforcer la promotion du salon dans tout le pays en attachant cette année une grande importance à la sensibilisation des élus dans toutes les régions marocaines, car ces responsables politiques sont au cœur des politiques environnementales stratégiques qu’ils doivent impulser et soutenir et sont de fait très demandeurs d’information et de partages d’expériences sur tous les sujets importants tels que l’eau, le déchet/recyclage ou de l’énergie. Nous n’oublions pas non plus l’information massive des industriels que nous devons attirer sur le salon. Leur mobilisation pour une meilleure prise en compte de l’environnement dans leur entreprise passe par la découverte de technologies adaptées et d’échanges autour des gains de productivité que rendues possibles par des audits et les évolutions qui en résultent dans les process industriels.
Au total nous nous sommes fixés un objectif de 8 000 professionnels en sachant que nous ne faisons pas la course au « toujours plus » en la matière, nous veillerons encore si ce n’est plus à la qualité du visitorat, par exemple en limitant l’accès au grand public du samedi après-midi que nous avons observé lors de la première édition.

Pensez-vous que le Maroc dispose de la base industrielle suffisante pour affronter les risques écologiques et l’évolution des pratiques urbaines ?

Je ne sais pas si je comprends bien votre question que j’interprète comme la capacité globale du Maroc à faire face aux défis écologiques et au développement très rapide des villes et a mon sens il ne s’agit pas que de réponses industrielles mais aussi politiques, organisationnelles et éducationnelles. Je crois que peu de pays sont réellement préparés à affronter tous les risques écologiques aussi bien climatiques qui frappent partout sans prévenir et avec une intensité croissante : inondations, sécheresse, tempêtes…qu’environnementaux issus des pollutions de tous les milieux. Et la croissance galopante des villes génère partout des stress et des pollutions très difficilement contrôlables. Le Maroc, compte-tenu de son stade de développement n’a pas mis jusqu’à présent l’environnement au cœur de ses priorités mais cela change car la conscience est réelle qu’il s’agit là d’une absolue nécessité pour le développement général du pays. Ce sont d’ailleurs des préoccupations fortes exprimées par nos partenaires et un salon tel que Pollutec contribue à diffuser les techniques, sensibiliser les industriels et les élus et favoriser les échanges pour mettre peu à peu le Maroc à niveau. Mais il est clair que nous parlons là de défis colossaux qui ne sont pas gagnés ni au niveau du Maroc ni à celui de la planète.

De quels appuis et partenariats bénéficie Pollutec Maroc ?

Notre partenaire principal et fondateur est le Secrétariat d’Etat à l’Eau et l’Environnement mais nous avons aussi constitué avec lui un comité organisateur qui se réunit plusieurs fois par an, définit les axes stratégiques du salon et choisit les thèmes du colloque. Ce comité rassemble tous les organismes publics de l’environnement (ONEP, ADEREE…), d’autres ministères très concernés par l’environnement (habitat, agriculture, santé…) ou encore des représentants du monde de l’industrie (CGEM, ONE, APC…) qui tous contribuent activement au contenu du salon.


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