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Ahmed Squalli, Président de l’AMISOLE : « La dynamique actuelle dans le solaire et l’éolien au Maroc ouvre une occasion unique de mise à niveau du tissu industriel »


Ahmed Squalli, Président de l'AMISOLE
– Pouvez-vous nous présenter l’AMISOLE et ses interactions avec la FENELEC ?

L’AMISOL fut créée en 1987 dans la foulée de la dynamique des prémisses de l’intérêt des pouvoirs publics pour les énergies renouvelables.qui avait abouti à la création du Centre de Développement des Energies Renouvelables. Il s’agissait de fédérer les intérêts des acteurs privés actifs dans le solaire photovoltaïque et thermique en intégrant l’ensemble des acteurs de la chaîne : les bureaux d’étude, les développeurs, fabricants, , distributeurs et installateurs.
A la faveur du développement de l’intérêt pour l’éolien, le même effort de représentation fut réalisé avec les acteurs de cette filière. L’association devenant l’AMISOLE.
Le nombre de membres a toujours été stable aux alentours de 40 jusqu’à ces dernières années où il atteint les 70 sociétés membres.
Le rôle de l’AMISOLE est de représenter les intérêts de ses membres auprès des acteurs publics, notamment.
L’intérêt croissant pour les énergies renouvelables, notamment à travers le lancement des initiatives nationales, le Plan Solaire et le Plan Eolien Marocains, nous a amené à considérer l’intégration au sein de la FENELEC, en juillet 2010, cinquième association après les trois fondatrices et celle des électroniciens. Ceci permettant de bénéficier des synergies entre les différentes branches d’activités des associations représentées par la fédération et se donner un cadre et des moyens plus importants, à la hauteur des ambitions fixées.

– Quelles sont les relations de l’AMISOLE avec les autres entités de l’écosystème énergétique marocain : l’ADEREE, la SIE, la MASEN?

Les relations avec ces organismes et le ministère sont fortes. Ils nous impliquent dans leurs réflexions et dans la conception de leurs plans d’actions pour mettre en place les différentes réglementations et spécifications techniques. Notre association agit pour la prise en compte des intérêts des acteurs du secteur dans les décisions à prendre.
Nous avons, notamment, été signataire de la convention pour la mise en place des trois centres de formation technique à nos métiers aux Assises de l’Energie en mai 2011 à Oujda.

-De quels appuis et partenariats bénéficie l’AMISOLE à l’étranger ?

Actuellement, les relations de notre association se tournent essentiellement vers nos homologues européens afin de favoriser les transferts de technologie vers l’industrie locale. Des conventions de partenariat ont notamment été signées avec le Syndicat des Energies Renouvelables (France) en juillet 2011 et avec SOLARTYS (Espagne) en novembre 2011.
Notre association a, par ailleurs, pris part dans de nombreuses délégations officielles pour assister à des salons, séminaires et conférences en Allemagne, Espagne, Etats-Unis et France.
A la différence des autres associations membres de la FENELEC, notre secteur ne dispose d’industries mâtures lui permettant de tirer profit des opportunités offertes par l’Afrique sub-saharienne.

-Comment considérez-vous les efforts du Maroc pour constituer une base industrielle pour ces nouveaux secteurs ?

Notre ambition est d’intégrer un maximum de savoir-faires pour développer un tissu industriel sectoriel compétitif. Il faut savoir que nous ne partons pas de zéro notamment en ce qui concerne le montage et l’intégration. Néanmoins, la taille des projets engagés au niveau national, est de loin supérieure aux capacités de notre industrie. Des études sont en cours, notamment avec la coopération technique allemande (GIZ) pour réaliser des bilans de compétences de chacune des filières et voir comment nos acteurs industriels peuvent s’insérer dans cette dynamique. Il s’agit, en clair, de savoir quelles filières de la chaîne de valeur privilégier pour être implantées en fonction des capacités industrielles locales.

-Comment considérez-vous les efforts du Maroc pour constituer un capital humain adapté à ces nouveaux secteurs ?

La situation est moins problématique que nous le pourrions penser. Les ressources humaines sont disponibles à différent niveau mais pas dans les quantités à même de satisfaire les besoins industriels à moyen-terme. Nous ne disposons néanmoins pas de profils assez pointus pour les pré-requis de certaines activités : les formations disponibles assurent environ 80% du niveau de compétence requis, les compléments sont à chercher sous forme de modules dans des instituts spécialisés. Il faut noter, par ailleurs, les efforts de nombreuses écoles, FST et universités à mettre en place des formations adaptées. Ceci n’empêchant pas de s’intéresser aux formations destinées aux techniciens (bac+2), d’où la mise en place des trois centres de formation (Tanger, Oujda, Ouarzazate) destinés à la mise à niveau de techniciens aux métiers des énergies renouvelables.


– Votre fédération a organise son premier salon sectoriel, ENER EVENT, dans le cadre de la cinquième édition d’ELEC EXPO. Vos impressions ?

Un salon institutionnel des énergies renouvelables s’imposait étant donné la dynamique que connaît notre secteur et l’intérêt des autorités qui érige le développement de cette industrie en priorité nationale. En parallèle, Elec Expo en était à sa sixième édition d’où notre volonté de nous y associer afin de bénéficier du potentiel important de synergies et du savoir-faire de la FENELEC et de ses partenaires. Les acteurs des énergies renouvelables représenteront environ 30% des exposants de cette manifestation.


Ahmed Squalli, est diplômé de Supelec Paris. Il dirige NRJ International qu’il a fondé en 1993. Il a été élu président de l’AMISOLE en 2009.


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