Près de 50% de la quasi-totalité des déchets ménagers (80%) sont jetés, actuellement, dans des décharges anarchiques, selon M.Adel Ktat, Directeur de l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED).
Le responsable a indiqué que la suppression des décharges anarchiques va occasionner des coûts supplémentaires pour l’Etat, alors qu’il avait, déjà, consacré 18 millions de dinars (MD) à leur élimination.
Intervenant dans un débat sur «le système de gestion des déchets en Tunisie», organisé jeudi, dans la capitale, le directeur de l’ANGED a pointé du doigt «le comportement irresponsable du citoyen et la fermeture des décharges contrôlées, à cause des sit-ins ».
«Le devenir de 160 mille tonnes de déchets industriels est inconnu», a déclaré M.Ktat à la TAP, surtout après la fermeture du centre de traitement des déchets industriels à Jradou (gouvernorat de Zaghouan), précisant que «seuls certains industriels sont, actuellement, en train de stocker leur déchets».
Pour sa part, M.Samir Meddeb, représentant du Réseau associatif pour la nature et le développement en Tunisie (RANDET), a considéré que la période de post-révolution a révélé « la fragilité des programmes environnementaux initiés par l’ancien régime, lesquels n’émanaient pas des municipalités mais étaient décidés d’en haut ».
Il a relevé l’absence d’une vision globale de la gestion des déchets en Tunisie, appelant à la nécessité d’ancrer le principe de la citoyenneté chez les tunisiens, pour les inciter à préserver leur environnement.
M.Meddeb a recommandé la mise à niveau des municipalités et de leurs méthodes de travail, proposant, de mettre à contribution tous ceux qui produisent des déchets.
Les participants, parmi les représentants des associations et des ministères de l’Intérieur et de l’Agriculture, ont affirmé que la collecte des déchets, relève, essentiellement, des municipalités, lesquelles représentent le faible maillon du circuit de gestion des déchets en Tunisie.
De son côté, M.Hédi Zakhama, Directeur général des collectivités publiques et locales (ministère de l’Intérieur) a indiqué que les municipalités ont été affectées par la destruction de leurs équipements, lors des évènements survenus à la suite de la révolution tunisienne mais, aussi, par la baisse de moitié, de leurs revenus.
Il a souligné que les crédits alloués par l’Etat aux municipalités, d’un montant de 70 millions de dinars n’ont pas été consacrés à l’amélioration de leur rendement, étant donné que 50 millions de dinars ont été affectés à la titularisation des agents municipaux.
Présidant cette journée, M.Salem Hamdi, secrétaire d’Etat chargé de l’environnement a estimé nécessaire de revoir les différents choix techniques adoptés en matière de gestion et de collecte des déchets, en vue d’en limiter les nuisances.
Le contexte actuel nécessite d’être à l’écoute des citoyens et de les consulter préalablement, sur le choix des sites des décharges contrôlées, a-t-il conclu.
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