Les vagues de chaleur de ces dernières années en Europe ont interpellé les spécialistes du climat: est-ce que le réchauffement climatique peut en être tenu pour responsable? Que ce soient les canicules de 2003 en Europe, ou les terribles chaleurs que le Russie a connu à l’été 2010, ces phénomènes climatiques pourraient devenir régulier, et surtout, nous faire ressentir le réchauffement climatique de façon très concrète.
David Easterling, scientifique en chef du National Climatic Data Center (NCDC), organisme américain spécialiste de l’étude des informations climatiques, tire des conclusions inquiétantes de ses études. Selon lui, les vagues de chaleur telles que nous les connaissons actuellement de façon épisodiques seront beaucoup plus régulières à la fin du siècle. “Nos études nous montrent que la durée des vagues de chaleur en arrivent au point où elles devraient devenir la norme d’ici la fin du 21ème siècle”, annonce-t-il.
Est-ce que le réchauffement climatique est responsable de cette hausse dramatique de la fréquence de ces événements? La réponse à cette question représente un enjeu majeur. Selon David Easterling, il est impossible de trouver un lien direct entre le changement climatique et une vague de chaleur spécifique. L’utilisation d’observations très précises, appliquées sur des modèles complexes permet d’essayer de déterminer quels paramètres à l’origine de la vague de chaleur pourraient avoir un lien avec le réchauffement climatique plutôt qu’avec la circulation habituelle des grands courants dans l’atmosphère ou même avec le hasard. Les outils utilisés actuellement ne permettent tout de même pas de faire de lien direct à coup sûr.
Pourtant, il est maintenant certain que le réchauffement climatique augmente la chance de voir apparaître des événements climatiques extrêmes, mais également que leurs effets sont renforcés.
Au delà de cette effet sur la température, le réchauffement climatique aura malheureusement un impact bien plus dramatique sur d’autres sujets, comme les problèmes d’accès à l’eau potable. Une équipe de chercheurs internationaux a en effet montré qu’en 2050, les difficultés d’accès à l’eau potable dues directement au réchauffement climatique coûteront chaque année plus de 12 milliards de dollars, les pays en voie de développement représentant plus de 90% de cette somme.
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