Chaque année, durant la saison estivale, les forêts marocaines ne sont pas épargnées par les feus.
Ainsi, fin de semaine passée, 180 hectares de thuya et d’arbustes de la forêt de Tafoughalt dans la région de Berkane ont été détruits dans un incendie dont l’origine est encore inconnue.
Il y a peu de temps c’était 25 hectares de forêt situés dans la commune de Zaouiat Sidi Kacem-Amsa, proche de Tétouan qui était soumis à la proie des flammes.

95 % de ces incendies de forêt seraient d’origine criminelle ou causés par la négligence : feux de campeurs, apiculteurs chassant les abeilles, fabrication du charbon de bois… Mais de nombreux hectares seraient encore brûlés et détruits annuellement par des paysans qui se livrent à des cultures illicites, en particulier celle du cannabis, un phénomène encore observé dans le Rif et auquel on peut attribuer 83% des incendies de cette région.

Mais par rapport à ses voisins du pourtour méditerranéen (Algérie, France, Espagne et Portugal) qui perdent annuellement 1,1% de leur domaine forestier dans les feux, le Maroc ne perdrait que 1.000 ha/an, soit 0,05%.

Pour controler ces incendies dont l’évolution est souvent rapide et dans des zones d’accès difficiles, les moyens mis en oeuvre doivent être importants : avions citernes, unités d’intervention terrestres souvent appuyées par des élements des Forces Armées Royales, de la Gendarmerie Royales ainsi que par des forces auxilliaires et par la protection civile.
Pour palier au déployement de tels moyens souvent limités et fort coûteux, la prévention doit être préconisée. A partir de cette année, le Maroc disposera d’une carte de risque dynamique, à savoir un modèle informatique assez évolué qui permet d’éditer dans la journée deux bulletins de calcul de risque, et de définir avec exactitude les zones à risque sur base des données de la météo nationale et de celles relatives au topo-climat. L’efficacité de ces prévisions qui doit aboutir à des interventions plus rapides sur les lieux des sinistres devrait encore améliorer l’un des indicateurs clés de la lutte contre l’incendie, à savoir le pourcentage de superficie brûlée par incendie qui se situait déjà à 4ha en 2007/2008 contre 11ha en 2000.

Cette évolution favorable a déjà été permise grâce à la mise en place depuis quelques années d’une stratégie de prévention reposant sur la Détection et l’Alerte, à travers la construction des postes vigies, le recrutement de Guetteurs d’incendies (généralement parmi la population locale) et les cartes de risques, mais portant également sur l’aménagement du domaine forestier, à savoir le creusement des tranchées pare-feu, l’ouverture et l’entretien de pistes forestières, l’aménagement de points d’eau, la sylviculture préventive, le désherbage des accotements et l’équipement du personnel en téléphonie mobile et du matériel de base.
Mais parallélement à ces moyens techniques, la sensibilisation du grand public constitue également un outil préventif d’une importance capitale.

A noter qu’il existe également une coopération active et réelle avec l’Espagne en matière de lutte contre les incendies de forêts qui se concrétise dans les cas difficiles par la mise à disposition de Canadair, ces fameux bombardiers du feu disposant de la capacité de remplir leurs citernes à la volée sur une surface d’eau sans atterrir.

Article proposé par Jean-Marc Schneider.
Retrouvez l’article sur Vie et Tourisme à Tétouan.

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