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Technologies vertes : Comment le Maroc peut-il voir la vie en rose ?

A quelques semaine de la sélection du consortium adjudicataire de l’appel d’offres international de l’Agence Marocaine de l’Energie Solaire (MASEN) et alors que les débats battent leurs pleins à différents niveaux d’administrations publiques et locales, associations professionnelles, grandes et moins grandes entreprises, ingénieurs conseils ne savent pas où donner de la tête face au soudain et massif intérêt pour la chose écologique dans notre pays et les tentations sont nombreuses pour les pays occidentaux, notamment, qui, tout d’un coup, retrouvent le charme perdu de ce pays, capital pour leurs intérêts énergétiques et stratégiques.

Sur la scène international, chaque grand pays fait valoir ses arguments et avance ses pions autour d’un méga-projet structurant (Transgreen pour la France, Desertec pour l’Allemagne) afin de fédérer autour de lui pays partenaires, financeurs, pays fournisseurs de sources d’énergie, le tout afin de s’ériger en tant que nouveau référent dans un monde à venir, celui du « moins de carbone ».

C’est dans ce contexte, que le Maroc devra prendre des choix, dans les futurs mois, qui l’engageront sur les prochaines décennies. C’est ce moment chronique, ou les autorités devront étudier en fonction de la morphologie de notre relief, de l’évolution de notre climat, des changements de nos modes de consommation et en fonction de chacune des sources possibles d’énergie, l’intérêt de telle ou telle technologie, en prenant en compte, nous l’espérons tous, les critères les plus objectifs possibles.

La capacité d’innovation technologique et la possibilité d’apporter des réponses personnalités aux besoins de notre pays sont des critères essentiels. Il nous a paru intéressant de développer une information sur les positions de chacun des pays européens dans l’effort d’innovation dans ce domaine, notamment ceux qui prétendent occuper une place de choix dans l’avenir énergétique au Maroc, et ce, tout en mettant sur la balance, le choix de la mort d’autres secteurs vitaux pour l’économie marocaine comme les services délocalisés ( A bon entendeur !)

Dans le débat relatif à la protection du climat, l’Office Européen des Brevets laisse les faits parler d’eux-mêmes : les examinateurs ont en effet accompli tout un travail de classification pour déterminer les tendances en matière de brevets dans le domaine des énergies propres, ce qui permettra de disposer d’une base statistique solide pour les négociations relatives à la protection du climat.

En 2009, l’OEB a enregistré 1 259 demandes de brevet dans les seuls secteurs de l’énergie éolienne et hydraulique, du photovoltaïque, de l’énergie thermique solaire et de la biomasse, soit une progression de 27 % par rapport à l’année précédente.

Source d’énergie par source d’énergie, les positions préferentielles des pays d’Europe du Nord et de l’Espagne se maintiennent.

Energie éolienne
Le vent en tant que source d’énergie renouvelable est depuis longtemps un domaine de recherche qui donne lieu à un grand nombre de demandes de brevet. En 2009, ce nombre a augmenté de 51 %, pour s’élever à 432. 70 % de ces demandes ont été déposées par des résidents d’Allemagne et du Danemark, tandis que près d’un tiers d’entre elles provenaient de General Electric.

Technique photovoltaïque
Les demandes relatives à la technique photovoltaïque connaissent un essor récent et 363 demandes ont été déposées dans ce domaine à l’OEB en 2009, soit 10 % de plus qu’en 2008. La moitié des demandes reçues en 2009 ont été déposées par des entreprises japonaises, et les principaux demandeurs étaient Sanyo, Sharp, Micron Technology et Sony.

Energie hydraulique, énergie des vagues ou des marées
En 2009, 116 demandes de brevet européen portaient sur l’énergie hydraulique en tant que source d’énergie renouvelable. Certes, il ne s’agit que d’une petite part du total des dépôts, mais le nombre de ces demandes progresse constamment depuis cinq ans et a augmenté de 26 % en 2009. Les nombreuses entreprises actives dans ce secteur sont basées dans une multitude de pays, en particulier en Europe. La moitié des demandes reçues en 2009 provenaient ainsi du Royaume-Uni, d’Allemagne, d’Espagne, d’Irlande et de Norvège, tandis qu’Openhydro était le principal demandeur.

Biomasse
En 2009, 149 demandes de brevet européen portaient sur la biomasse en tant que source d’énergie renouvelable. Certes, il ne s’agit que d’une petite part du total des dépôts, mais le nombre de ces demandes progresse constamment depuis cinq ans et a augmenté de 6 % en 2009. Près de la moitié des demandes reçues en 2009 provenaient d’Allemagne et des Pays-Bas, tandis que Shell et l’Institut Français du Pétrole étaient les principaux demandeurs.

Energie solaire thermique
En 2009, le nombre de demandes relatives à l’énergie solaire thermique a augmenté de 39 %, pour s’élever à 199. L’Europe est à la pointe, puisqu’un tiers des demandes ont été déposées par des entreprises allemandes, le principal demandeur étant Bosch.

Article publié dans le cadre de notre partenariat avec Le Soir.
Auteur: Tarik Lakhdar


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