Rarement, autant que sur cette dernière période, le sujet de la ville n’a été autant au centre de l’actualité de notre pays, pour le meilleur et le pire.
Si tant que cette unité de l’organisation de l’espace constitue la cadre de vie d’une part toujours croissante de l’humanité et des marocains, elle reste, sous nos latitudes, symbole de mal-vivre et de dégénérescence.
Pourtant, peu de pays au monde peuvent se prévaloir d’un héritage patrimonial, artistique et technique aussi riche au regard de la diversité de nos paysages urbains et des multiples influences civilisationnelles.
Les centres villes de nos pays ont perdu de leur vitalité, de leur cachet à mesure que les décennies passaient, et que les autorisations de construire (Conservatoire de la Musique à Tanger en 2006; Hotel Lincoln à Casablanca en 2011) prenaient le devant sur la mémoire collective. La ségrégation sociale se renforce, devient argument de vente, même axe de politiques communales comme nous pouvons le constater par les réaménagements successifs du Triangle d’Or Casablancais face à l’abandon de la Médina. Ce mouvement se perpetuerait si les agences de coopération européennes n’avaient pas pris pas les choses en main, espagnole et italienne au nord, allemande un peu partout.
Le bâtiment résidentiel représente depuis quelques années le mode de vie majoritaire des marocains et génère 36% de la consommation énergétique nationale. Les plans urbains sur la dernière période, celles aménagées pour des raisons sociales( Villes Sans Bidonvilles) ou pour des raisons économiques (Founty, Ghandouri, Taddart, environs de Agadir…), auraient pu être une excellente occasion de mettre à niveau les standards d’habitat au Maroc et créer des perspectives de développement alléchante d’une filière industrielle dédiée au bâtiment.
Les projets des villes nouvelles, de pôles d’activités ou de réaménagement urbain connaissent des issues divers en fonction de l’adhésion du voisinage, la concertation avec la société civile, la viabilité des solutions proposées et la cohérence qui permet de concevoir des plans de développement integrés visant à créer des centres d’activités plutôt que de quartiers-dortoirs, quelqu’en soit le standing.
C’est ce contexte qui rend remarquable l’initiative de concertation mené ces dernières semaines par le ministre de l’habitat, qui avec le dernier gouvernement, a gagné l’attribution de la politique de la ville. La tournée menée dans plusieurs villes, au long de ces dernières semaines, a permis de d’entamer un dialogue avec les réprésentants des sociétés civiles, les professionnels, et experts dans chaque région visitée. Le tout devant servir à préparer les travaux des assises de la ville du 27 juin.
Vi(ll)es
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