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ONU-Femmes évalue les échecs et les succès dans le financement de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes

Communiqué de presse
M. Mohamed Chafiki, Directeur des études et des prévisions financières au Ministère de l’Economie et des Finances, a participé le 2 Mars 2012 sur invitation de l’ONU-Femmes à la 56ème Session de la Condition de la Femme au Siège des Nations Unies à New York et plus particulièrement à la table ronde sur :« Application des conclusions concertées de la cinquante-deuxième session de la Commission de la condition de la femme: Financement pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes: Thème ciblé: les expériences nationales ».

Un événement auquel ont participé également ; Mme ING KANTHA PHAVI, Ministre des affaires féminines du Cambodge, M. GERHARD STEGER, Ministre des finances de l’Autriche, et Mme MARIA ALMEIDA, Vice-Ministre des finances de l’Équateur,
Lors de son intervention M. Chafiki a observé que le contexte économique actuel pouvait paraître peu favorable à l’épanouissement des politiques paritaires. L’impact de la crise sur le financement de l’égalité du genre et sur l’emploi a été notable, notamment, dans les pays où les femmes étaient peu présentes sur le marché du travail et l’écart salarial a été aggravé un peu partout dans le monde, a-t-il indiqué. Il a, notamment, évoqué les cas de l’Espagne, de la France et de l’Italie où le financement de l’égalité a enregistré une baisse notable, de 30% notamment, en Espagne.

La sortie de crise par le haut interpelle, selon, M. Chafiki une remise en cause des systèmes de développement dominants et une orientation nouvelle vers des modèles de développement plus sensibles à l’égalité, plus inclusifs et plus favorables à l’emploi. Il a également réclamé la création d’un nouveau système de financement basé sur le respect des accords et des engagements pris, et abordé désormais sous le prisme des droits fondamentaux. Malgré les défis actuels, il a constaté qu’il y avait, néanmoins, eu quelques avancées, notamment, une sensibilité affirmée aux questions du genre dans certains pays et au niveau des organisations internationales. Il a évoqué le cas de la Belgique, de l’Autriche, de l’Equateur, du Mali et du Maroc, notamment, ce sont de bons exemples où des décisions importantes ont été adoptées, en matière de budgétisation sexospécifique.

Dans le cadre du MENA ; région en quête de démocratie et de plus de dignité pour la personne humaine, l’exemple du Maroc, engagé dans une transition démocratique précoce par rapport aux autres pays de la région, se distingue par des avancées déterminantes pour l’amélioration de la condition des femmes : trois réformes constitutionnelles (1992, 1996, 2011) ont permis de renforcer l’ancrage démocratique du pays en accordant une place de choix à l’acception universelle des droits de l’homme et des normes spécifiques sensibles au genre ont été introduites (y compris des normes spécifiques de discrimination positives, notamment, au niveau de la représentation politique…). Ce processus a été couronné par l’adoption par referendum en juillet 2011, de la nouvelle constitution, « véritable charte des droits et des libertés », qui reconnait la liberté au plan constitutionnel, ainsi que la supériorité des instruments internationaux ratifiés sur l’ordre juridique interne. Le rapport genre qui est publié chaque année évalue, par ailleurs, les activités du Gouvernement, ministère par ministère. La dernière version de ce rapport constitue une innovation d’intérêt mondial puisqu’il aborde l’évaluation des politiques publiques sous un angle des droits fondamentaux. Il a fait savoir également que le Maroc avait définitivement levé, le 8 avril 2011, ses réserves à la CEDAW.

M. Chafiki a indiqué que de nombreux défis persistaient, notamment, dans un environnement de crise qui a touché les secteurs exportateurs où sont présentes une majorité de femmes. Il a ensuite parlé de l’adoption en cours d’une nouvelle loi organique des finances. Pour nous, a-t-il ajouté, il faut penser la « gendérisation » comme une réponse à une sortie de crise plus égalitaire et plus humaine.

Notons qu’au regard de ces progrès, Mme Bachelet lancera un appel mondial à l’occasion du 8 mars prochain à partir du Maroc et animera une conférence au Ministère de l’Economie et des Finances en partenariat avec le Ministère de la Solidarité de la Femme de la Famille et du Développement Social et l’ONU-Femmes Maroc.


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