La gestion des déchets industriels au Maroc s’inscrit dans le contexte mondial et marocain en particulier, d’autant que cette filière de traitement des déchets n’est pas en maturité au Maroc et est constamment exposée à des contraintes réglementaires et économiques. C’était l’angle d’un atelier professionnel organisé dans le cadre des « Tribunes Massolia », le 21 Octobre 2013
Les chiffres témoignent que près d’un 1.6 millions tonnes de déchets industriels sont générés au Maroc, dont seuls 23% sont recyclés, 4% incinérés et 73% sont malheureusement évacués dans des centres d’enfouissement. Il a, par ailleurs, souligné que « « La valorisation des déchets industriels est un mode de lutte contre les pollutions et la raréfaction des matières premières »
En premier lieu, le DG Adjoint de SITA Maroc, Frédéric Vigier, a mis en relief la stratégie de l’entreprise qui s’oriente vers la maîtrise du cycle de l’eau et des déchets industriels afin d’aider à l’émergence d’une économie basée sur la préservation de l’environnement. Ses principaux objectifs se résument à permettre aux parties prenantes la maîtrise de la consommation, la réduction des coûts et des contraintes réglementaires et la création de la valeur.
Suez Environnement s’engage également dans le développement de ses activités, notamment à travers l’ouverture sur le secteur d’aéronautique et le démantèlement des avions dont on peut recycler près de 85 %. Aussi, développe-t-elle des camions pneumatiques et électriques dans le but de lutter contre la pollution et la raréfaction des matières premières.
Résumons le tout dans le fait que le traitement et la valorisation des déchets industriels est encore à développer au Maroc, pays où l’économie souterraine est liée à la collecte et le recyclage informels des déchets industriels, qui font le gagne-pain de milliers de familles marocaines.
Ceci a été suivi par l’intervention de Mme Hanan Hanzaz, directeur général du Centre Marocain de Production Propre. Son action en la matière est axée surtout sur la sensibilisation, la diffusion de l’information, les assistances techniques aux industriels et les formations, en vue d’introduire le concept de traitement des déchets au sein des industries.
M. Younes Damir, Directeur d’Exploitation « Déchets industriels ». Il a exposé les différents champs d’action de SITA Maroc, qui est un leader dans les domaines de l’eau et de l’environnement. Au-delà du traitement des déchets (près de 50.000 tonnes de déchets sont traités/an), elle travaille également dans le domaine de l’assainissement industriel. Son point fort réside dans sa proximité des clients et sa présence dans plusieurs villes du royaume. A ce sujet, M. Damir a annoncé « une nouvelle plateforme de traitement en décembre prochain. Elle sera située au niveau du parc industriel d’Oued Saleh à Bouskoura. Nous disposerons d’une parcelle de 7 000 m2 pour une capacité de 80 000 tonnes par an. Cette plateforme concernera principalement les déchets non dangereux». L’enjeu majeur qui se pose au final c’est le coût élevé de traitement des déchets pour les entreprises, surtout pour les PME, chose qui freine leur disposition à traiter leurs déchets sans nuire à l’environnement.
Le débat vers la fin a mis en exergue le problème d’une sensibilisation insuffisante des industriels, notamment pour le projet de la bourse des déchets. De plus, on souligne l’absence d’un cadre réglementaire pour les contrats de vente des déchets. En outre, la notion de pollueur payeur n’est pas bien mise en place au Maroc, faute d’absence de décret qui encadre ce principe. Ajoutons à cela la rareté des plateformes de traitement des déchets industriels dangereux au Maroc.
D’un autre côté, les plateformes de traitement au Maroc sont plus abondantes que celles de valorisation. Chercher l’équilibre entre ses deux plateformes réduirait les dépenses en générant de la performance économique, chose qui encouragerait les entreprises à adopter la culture de traitement des déchets industriels.
Par H.T et A.B