La 4ème édition du Forum Afrique développement co-organisée par Attijariwafa bank et Maroc Export, s’est ouverte ce matin à Casablanca en présence de plus de 2000 invités, dont des responsables politiques, des ambassadeurs, des dirigeants d’institutions nationales, régionales, continentales et mondiales, des opérateurs économiques, venus de 23 pays africains, ainsi que des représentants des médias nationaux et internationaux. Sept pays africains ont été invités à présenter leur stratégie de développement et exposer leurs atouts au niveau d’un Centre d’exposition dédié à l’investissement.
Mohamed El Kettani, PDG du Groupe Attijariwafa bank, a dressé un tableau de l’économie mondiale, qualifiant la conjoncture de « complexe », avec les effets conjugués de la baisse des prix du pétrole et l’évolution de l’économie chinoise vers de nouveaux choix en matière de consommation. Il a également mis l’accent sur les crises que continuent de connaitre certains pays émergents et leurs impacts sur les marchés financiers ainsi que la révision à la baisse des taux de croissance. Enfin, il a rappelé que de nombreux pays africains se sont dotés de visions stratégiques avec des plans sectoriels chiffrés.
Le choix de l’agriculture est judicieux, a rappelé El Kettani. En effet, l’agriculture représente 25% du PIB de l’Afrique, et 65% de la population africaine vit dans des zones rurales.Il est nécessaire d’accompagner la transition d’une agriculture de subsistance à une agriculture moderne pouvant assurer la sécurité alimentaire. Les défis sont similaires en ce qui concerne l’électrification. 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Le taux d’électrification en Afrique subsaharienne se situe autour de 20%.
Allant dans le même sens, Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, a rappelé qu’environ 200 millions d’Africains sont exposés à la malnutrition et à l’insécurité alimentaire.
L’exemple du Plan Maroc Vert (PMV), lancé en 2008 et constituant un levier de la révolution agricole marocaine, est un exemple qui a permis en un laps de temps assez court des avancées considérables pour le Maroc. Les investissements mobilisés dans ce sens ont dépassé les 23 milliards de DH : Le taux de mécanisation s’est amélioré avec 7 tracteurs pour 1.000 hectares. De même, entre 2008 et 2015, Les surfaces irriguées au goutte-à-goutte sont passées de 160.000 ha à 450 000 ha.
L’expérience du PMV est mise à la disposition des pays africains dont certains s’en inspirent. C’est le cas du Gabon et du Mali qui s’est appuyé sur l’expérience marocaine pour développer sa filière bovine.
La volonté politique permettra de gagner le pari de la sécurité alimentaire en Afrique et d’améliorer la balance commerciale de nombreux pays dont les déficits s’expliquent grandement par les importations de produits alimentaires. A titre d’exemple, le Congo-Brazzaville importe 400 millions d’euros de denrées alimentaires par an.
L’électrification en Afrique a été à l’honneur. C’est dans ce cadre que s’inscrit la Fondation énergies pour l’Afrique que dirige Jean Louis Borloo. Pour celui-ci, «la réussite de la COP22 est absolument vitale pour le monde et, surtout, pour l’Afrique».
Cet évènement, qui se situe entre la COP 21 et la COP 22, est vital pour l’histoire de l’humanité. L’Afrique qui comptait 180 millions d’habitants 1950 est en train d’atteindre le seuil du milliard dont 600 millions n’ont toujours pas accès à l’énergie et donc à la lumière. Combler ce déficit permettrait à l’Afrique de réaliser un taux de croissance annuel de 15%. Seulement, pour lui, «l’énergie n’est pas un facteur parmi d’autres, mais c’est le fondement du développement de l’Afrique». Il n’y a rien de plus simple que d’accéder à l’énergie et tous les décideurs politiques portent cette volonté. Les projets existent et les financements restent à mobiliser».
Electricité et agriculture : catalyseurs du développement de l’Afrique
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