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Valorisation des déchets : le trésor dans notre téléphone

Dans les déchets électroniques, quelques métaux sont rares et de valeur élevée. Les quantités sont, certes, dérisoires dans un seul appareil. Ramasser 50 000 téléphones portables peut permettre de récupérer 350 kgs de cuivre,environ 400 g de palladium, près de 10 kgs d’argent ou encore un kg d’or. Au cours actuels, ce dernier peut valoir 40 000 euros. Comment sont récupérés ces déchets électroniques? Différents opérateurs industriels se sont lancés dans le créneau intervenant à différents niveaux du cycle de vie de l’appareil.
Tout au long des trois dernières décennies, le nombre de métaux différents utilisés dans l’industrie a triplé. Leur disponibilité et les équilibres géopolitiques justifient l’intérêt de filières de recyclage intégrées. En Europe, certains métaux sont considérés critiques, notamment pour le développement des nouvelles filières technologiques : cobalt, antimoine, gallium, indium, platine, terres rares, le tantale… Ceci explique, d’ailleurs, l’explosion des actes de vols de stocks de métaux : Plus de 11600 ont, en effet, été dénombrés, en France, en 2010.
Le recyclage de ces métaux est capital. Le leader mondial du recyclage des métaux précieux est belge, Umicore. Dans ces installations de Hoboken, 300 000 tonnes de déchets électroniques sont traités, de 200 catégories pour pouvoir récupérer une vingtaine de métaux. Ces nouvelles mines de l’ère électronique se caractérisent par la qualité de la ressource extraite. Dans une mine d’or classique, il faut extraire une tonne de terre pour récupérer 5 grammes d’or. D’une tonne de cartes mères, sont récupérés 150 grammes d’or. La démarche n’en est pas moins compliquée : pour pouvoir récupérer un kg d’or, il faut décomposer près de 50000 téléphones portables.
Le facteur économique reste déterminant : le recyclage des batteries d’appareils mobiles en est l’illustration. Chez Umicore, sont traitées à la fois les batteries de lithium-ion, pour en récupérer le cobalt et celles de nickel-hydrure métallique, pour en récupérer le nickel. Il serait possible de récupérer le lithium des premières mais ceci n’est pas économiquement viable étant donné que les gisements naturels disponibles sont suffisants pour couvrir plusieurs décennies de besoins même en intégrant la croissance exponentielle des besoins avec la généralisation future des voitures électriques.

(Source : El Pais)


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