La Réserve de la Biosphère de l’Arganeraie a été reconnue par l’UNESCO en 1998 (la 1ère au Maroc) sur une surface de 25600 km2 avec une approche de zonage comportant 18 aires centrales (qui correspondent aux SIBE) et 13 zones tampons. L’arganeraie comporte 140 espèces végétales endémiques, et contribue fortement à la préservation des sols et à la lutte contre l’érosion éoilenne et hydraulique.
La RBA dispose d’un plan-cadre co-financé avec la GIZ visant à stabiliser les surfaces forestières, la diminution de la dépendance du cheptel aux ressources naturelles, et à la pérennisation des possibilités de valorisation des produits et sous-produits de l’arganeraie. C’est suivant cet élan, qu’a été créé en 2002, le Réseau d’Associations pour la Réserve de la Bisphèrede l’Arganeraie qui est reconnu comme interlocuteur fiable pour la sensibilisation à la gestion rationnelle des ressources naturelles et la conservation du patrimoine culturel. Le RARBA vise à créer un centre régional de l’éducation environnementale et à renforcer les capacités des acteurs locaux sur l’approche « Réserve de la Biosphère ». Cette mobilisation n’empêche pas que « l’arganeraie ait perdu plus de 4000 ha en 10 ans » rappelle Miloud Azerhoun, Coordinateur du RARBA.
L’arganeraie est un patrimoine agricole caractérisé par une riche biodiversité offrant de nombreux services écosystémiques, notamment une sécurité alimentaire et des moyens de subsistance pour les communautés locales. Elle permet de capitaliser sur la préservation de savoirs et pratiques ancestraux et véhicule un grand nombre de pratiques culturelles, humaines et sociales. M. Mekouar, Expert en droit et ancien cadre de la FAO confirme que l’arganeraie est un « agrosystème vital et ingénieux pouvant être un SIPAM »
Alain Karsenty, expert international du CIRAD a, lui, détaillé les catégories de services écosystémiques : Approvisionnement (nourriture, bois, préservation des sols…), Régulation (pollinisation, qualité de l’air,…) , socio-culturels (spirtualité, héritage culturel,…)
Les paiements pour services écosystémiques peuvent être des outils d’adaptation aux changements climatiques. Les PSE s’adressent à des acteurs qui ont des droits sur l’espace dont ils sont usagers et dont les pratiques ont un impact direct sur les services écosystémiques. Les PSE peuvent être des restrictions de droit d’usage ou d’investissements, par ex, des co-investissements pour modifier des pratiques agro-sylvo-pastorales.
Il est néanmoins difficile à établir des mécanismes de compensation et de paiement soit en direct, pour les petits projets ou à travers des intermédiaires (taxe carbone). Les PSE sont des accords pour la rémunération de services environnementaux où les paiements sont négociés autour du coût d’opportunité afin pérenniser les services écosystèmiques qui son des biens publics par nature (la qualité de l’eau est importante pour tous)
C’est dans ce contexte que Yasser Abdellaoui, consultant au PNUD Maroc rappelle les objectifs principaux du Projet d’Economie Circulaire du Souss Massa Draa comme un cadre de formation de compétences, le lancement de projets pilotes liés aux paiements pour services écosystémiques afin d’inciter à la généralisation des bonnes pratiques afin de contribuer à la préservation de la biodiversité. Celle-ci est un capital immatériel très important pour le Maroc dans le cadre des politiques sectorielles agricoles, touristiques et culturelles. Pour le cas de l’arganeraie, elle représente 7% du PIB régional de Souss Massa Draa.
Préserver et valoriser l’arganeraie : comment utiliser les paiements pour services écosystémiques ?
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