Dans un esprit de capitalisation à mi-parcours des acquis de la réforme du secteur, le Ministère de l’Intérieur et le Ministère Délégué auprès du Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Chargé de l’Environnement ont organisé un Forum International sur la gestion intégrée et durable des déchets. Ce forum a permis de poursuivre le dialogue constructif avec l’ensemble des acteurs de la gestion des déchets de s’approprier ensemble la mise en œuvre des principales réformes à entreprendre dans le cadre des prochaines phases du PNDM.
L’événement a permis de partager à l’échelle internationale, et en particulier à l’échelle du continent africain, l’expérience marocaine en matière de réforme intégrée du secteur qui est de plus en plus reconnue à grande échelle. Organisé en partenariat avec la Banque mondiale et avec la GIZ, cet événement vise aussi à promouvoir les échanges de connaissance et à identifier d’éventuelles perspectives de collaboration entre pays du continent africain en matière de gestion des déchets ménagers.
Dans un contexte de forte croissance démographique et d’urbanisation accélérée, les besoins en services de base et surtout ceux liés à la gestion des déchets ménagers qui va depuis la collecte et le transport, jusqu’à la valorisation, ont connu une augmentation substantielle au Maroc entre 2004 et 2012. Ainsi, la production de déchets en milieu urbain est passée de 5 à 6 millions de tonnes par an. En lançant en 2006 la loi n°28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination, puis en mettant en oeuvre en 2008 le Programme National des Déchets Ménagers (PNDM), le Maroc s’est engagé dans une ambitieuse réforme du secteur de gestion des déchets ménagers.
La réforme a permis de confirmer la responsabilité des communes en matière de gestion des déchets ménagers tout en favorisant la participation du privé à la gestion du secteur. Engagées aujourd’hui dans 106 communes, les 16 sociétés délégataires présentes dans le pays assurent des services desservant en termes de collecte 74% de la population urbaine. Par ailleurs, le PNDM a mis en place de nouveaux mécanismes pour renforcer la redevabilité des collectivités locales envers les citoyens, notamment à travers la reconnaissance et la mise en œuvre du principe de l’accès du public à l’information.
Actuellement dans sa seconde phase de mise en œuvre sur l’échéance 2013-2017, le PNDM a donc d’ores et déjà permis d’aboutir à des résultats probants entre autres à travers les réalisations majeures des projets d’infrastructures au niveau des grandes villes, avec des conséquences positives sur l’environnement : Le taux de collecte professionnalisée des déchets ménagers a atteint 80%, 44 décharges sauvages ont ainsi été réhabilitées (réhabilitation complète ou en cours), tandis que 37% des déchets ménagers collectés sont actuellement mis en décharges contrôlées (contre 10% en 2008). Malgré les résultats concrets enregistrés, le secteur de la gestion des déchets fait face à d’importants défis qui se manifestent par la présence de 200 décharges sauvages non encore réhabilitées. Ceci constitue une réelle menace sur l’environnement, la population avoisinante, les ressources en eaux ainsi que sur la santé des travailleurs au sein de la décharge, d’autant plus que ces décharges reçoivent également des déchets médicaux et industriels dangereux. D’où la nécessité de réhabiliter en priorité et d’urgence les décharges non contrôlés impactant sévèrement les milieux, l’environnement et la santé des populations.