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Ecosystèmes et développement économique : quelles interactions ?

Quand le Programme des Nations Unies pour l’Environnement a vu le jour, en 1972, « les complémentarités avec l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature étaient naturelles et n’ont pas tardé à se matérialiser », souligne Ibrahim Thiaw, Directeur de la Division de la mise en œuvre des politiques environnementales au PNUE. Cette coopération permet aux deux institutions d’interagir vis-à-vis des états-membres et des sociétés civiles, afin de diffuser les idéaux du développement durable et de la conservation de la nature. Elles veillent à porter sur le devant de la scène les débats sur la sécurité alimentaire, la biodiversité et les aires protégées.
Le PNUE a aussi été l’origine du concept de la croissance verte, à l’occasion de la conférence de Rio en 1992, ouvrant la réflexion sur une transition vers une économie durable. Il s’agissait d’une tentative de réponse à Indira Gandhi, qui souligné, en 1976, dans les pays en développement, le cercle vicieux entre pauvreté et dégradation de l’environnement : « La pauvreté est la forme la plus grave de pollution ». Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE rappelle « la nécessité de changer les paramètres économiques », par la prise en compte du bien-être de la planète dans la satisfaction des besoins des hommes. En mai 2012, le rapport « Global Environmental Outlook » mettait l’accent sur le changement à venir dans les paradigmes. « Rio+20 a renforcé l’importance de la contribution de la croissance verte pour la consécution d’un objectif durable», conclut Achim Steiner.
Par rapport à la grande région Méditerranée et Afrique du Nord, Ibrahim Thiaw, rappelle la contribution du PNUE tant à des projets de conservation qu’à ceux d’approvisionnement en eau potable. Signée en 1976, la Convention de Barcelone, amendée en 1995, et les protocoles élaborés dans le cadre de cette convention visent à réduire la pollution dans la zone de la mer Méditerranée et de protéger et améliorer le milieu marin dans cette zone en vue de contribuer à son développement durable. « Il s’agit d’un exemple unique de coopération internationale » visant à la lutte contre la pollution en haute mer, par la généralisation du traitement des eaux, la mise en place des aires marines protégées et la limitation des quotas de pêche, autant de mesures, par ailleurs, « précisés lors de la CoP de Marrakech en 2009 », se remémore Ibrahim Thiaw.
Au sujet des ressources en eau, la situation régionale est difficile. Ibrahim Thiaw rappelle la situation de Gaza où 1,5 millions de personnes vivent sans eau potale, même si un compromis est en passe d’être trouvé avec la construction d’une station de dessalement, en …. Egypte. Il appelle à la généralisation des approches de gestion environnementale prévisionnelle aux différents projets à venir afin d’éviter des zones mortes environnementales et des conséquences socio-économiques dévastatrices. Près de trois millions de tonnes d’eaux usées sont rejetées chaque année dont à peine 10% sont traitées.