Massolia

Les défis de l’économie verte en Méditerranée


Communiqué de presse
– Les pays méditerranéens sont confrontés à des défis économiques, environnementaux et sociaux étroitement liés. Leurs performances économiques stagnent et leurs industries locales peinent à rester compétitives face à la rapide expansion des nouvelles puissances industrielles en Asie. Leurs ressources naturelles sont rares et de plus en plus exposées à un risque de dégradation irréversible. Le stress hydrique pourrait être amplifié en raison du réchauffement climatique au cours des prochaines décennies. L’urbanisation galopante et non maîtrisée gagne du terrain sur les zones agricoles et côtières à fort potentiel touristique ou riches en biodiversité, avec des conséquences destructrices sur la prospérité économique actuelle et future ainsi que sur le bien-être des populations locales.
Sur les rives Nord et Sud de la Méditerranée, les décideurs publics et autres acteurs clés doivent faire face à un taux de chômage très élevé chez les jeunes, souvent très pessimistes, au regard du manque de perspectives qui leur sont offertes. Les manifestations du Printemps arabe ont prouvé qu’il n’est plus possible d’ignorer la demande de ces populations pour un nouveau paradigme de développement.
Passer à un modèle de croissance verte peut contribuer à un développement économique plus fort mais qui serait également socialement plus inclusif et plus respectueux de l’environnement. La plupart des pays méditerranéens sont maintenant engagés dans une difficile mais indispensable transition afin d’atteindre ces objectifs. Réduire la dégradation environnementale, affectant notamment les populations aux plus bas revenus, peut renforcer le caractère inclusif et la résilience du tissu social. Il est essentiel d’augmenter la productivité des actifs naturels pour atteindre les objectifs nationaux en termes de développement économique dans un contexte mondial très marqué par l’instabilité financière.
Pour atteindre ces objectifs, l’engagement du secteur privé est crucial. Quelques précurseurs ont d’ores et déjà pris les devants et investissent dans l’économie verte. Si l’on arrive à déconstruire les idées fausses qui prédominent actuellement, et à mettre en place les cadres légaux, fiscaux, comptables, etc. adéquats, les entreprises réaliseront qu’il n’existe pas de dichotomie entre ‘vert’ et ‘économie’. S’ils peuvent compter sur des bénéfices futurs et anticiper de véritables opportunités économiques, les acteurs du secteur privé se lanceront dans des stratégies d’entreprise vertes.
Les autorités locales et nationales ainsi que les institutions internationales, en se concertant avec le secteur privé, devraient être en capacité de fournir les cadres précités nécessaires, et rendre l’économie verte réelle, reliant ainsi de nouveaux investissements et transferts de technologies à la création d’emplois et à l’amélioration du bien-être social- et finalement rassembler les trois piliers du développement durable : le social, l’économique et l’environnement.