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La Méditerranée : des initiatives multilatérales pour la préservation d’un patrimoine commun

De grands défis attendent la région méditerranéenne en matière énergétique, particulièrement les énergies renouvelables Tout au long de ces dernières semaines, et dans chacune des deux rives de la Méditerranée, trois initiatives institutionnelles de haut niveau ont eu lieu à Oran, Perpignan et Valence et ont animé l’actualité, lors de ces dernières semaines.

La 1ère Conférence des dix pays , dits « les 5+5 » de la Méditerranée occidentale (Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie, Algérie, Espagne, France, Italie et Portugal) consacrée à l’environnement et aux énergies renouvelables s’est tenue à Oran (ouest algérien) le 26 avril 2010. Les participants ont adopté une déclaration en 47 points conçue par une soixantaine d’experts internationaux. L’objectif de cette rencontre était de décider de mesures communes pour contrer les effets de la dégradation de l’environnement après avoir évoqué les menaces qui pèsent sur la Méditerranée ainsi que sur le territoire des pays qui la bordent en plaçant l’homme en haut de l’échelle de responsabilité.

Les facteurs de fragilisation de cette région commune et les défis auxquels elle est confrontée ont été abordés : littoralisation excessive (concentration de population, développement de l’industrie, explosion du tourisme), épuisement des ressources hydriques, accroissement démographique, alimentation en eau, gestion des déchets, dispositif énergétique…

Des solutions communes en matière d’énergies renouvelables ont été débattues, comme celles du Plan solaire Méditerranéen (PSM) inscrit dans les objectifs de l’Union pour la Méditerranée (UPM). Ce plan vise à produire, à l’horizon 2020, 20 Gigawatts d’électricité à partir de la captation de l’énergie solaire.

La décision de constituer un comité d’experts chargé de préparer le Conférence des Nations unies sur le réchauffement climatique qui se tiendra à Cancun (Mexique) du 29 novembre au 10 décembre 2010 a également été adoptée.

Enfin les ministres ont décidé d’instituer un Schéma d’aménagement côtier méditerranéen qui constituera un instrument de rationalisation et de rapprochement des politiques des 5+5 en la matière.

La semaine suivante, c’est en marge de la 5e conférence internationale sur les énergies renouvelables dans le bâtiment et l’industrie que s’est tenu à Perpignan du 3 au 5 mai 2010, les membres de l’Imeder ont mis en avant la légitimité des PME méditerranéennes à travailler sur les projets engagés sur leur territoire.

Un an après le lancement du projet, les statuts officiels de l’Institut euroméditerranéen des énergies renouvelables (Imeder) ont été signés, lundi 3 mai 2010. Fondé autour du pôle de compétitivité Derbi (Développement des énergies renouvelables dans le bâtiment et l’industrie), basé à Perpignan, l’Imeder veut développer l’utilisation des énergies renouvelables (EnR) dans les pays du pourtour méditerranéen, à travers des projets « à taille humaine ».

Une trentaine de partenaires issus de différents pays ont désormais rejoint l’organisation. Côté sud, on attend beaucoup de l’institut naissant en termes de lobbying. Le secrétaire général de l’Association des industries solaires et éoliennes (Amisole) du Maroc a fait part de ses inquiétudes pour ses entreprises : « Depuis l’annonce en novembre dernier du projet de construction de centrales solaires dans le sud et l’est du pays, le Maroc suscite l’intérêt de très grands groupes américains, chinois ou coréens ». Amin Bennanou a ajouté : « Nos entreprises ne veulent pas se contenter de nettoyer les vitres ».

De son côté, l’Association libanaise pour la maîtrise de l’énergie et pour l’environnement (ALMEE) voit là une opportunité de rendre les PME libanaises plus performantes en développant l’ingénierie, la formation ou la certification. Pour Saïd Chehab, l’Imeder doit également s’impliquer dans le plan solaire méditerranéen (PSM) en amont, afin d’orienter les politiques mises en œuvre vers les entreprises locales.

Tous les membres de l’organisation s’accordaient sur le fait que le PSM ne devait pas se limiter à des projets pharaoniques, à l’image du projet de centrale géante Desertec, mais qu’il devait également inclure des initiatives individuelles plus modestes, profitables aux économies méditerranéennes.

Ce long marathon de rencontres institutionnelles de haut-niveau s’achève, ces jours-ci avec une conférence sur le Plan solaire méditerranéen se tiendra les 11 et 12 mai 2010 à Valencia (Espagne). Selon les organisateurs, cette grande initiative qui s’inscrit dans le cadre de la coopération énergétique euro-méditerranéenne constitue un rendez-vous à ne pas manquer pour tous les opérateurs: autorités publiques du secteur de l’énergie, institutions et agences du secteur, représentants d’entreprises énergétiques et d’infrastructures, entités financières, etc
Le Plan solaire méditerranéen est l’un des fruits de cette coopération qui porte également sur le transfert de technologies, l’efficacité énergétique, un cadre réglementaire approprié, le financement des investissements associés et une politique d’infrastructures commune.

Sur ce dernier point, la création d’infrastructures pour l’interconnexion électrique, entre la rive sud et la rive nord (Europe), permet de produire 20GW de puissance électrique à partir de sources renouvelables. Cela étant, la demande énergétique dans la région sera satisfaite. A cette occasion, la Banque européenne d’investissement (BEI) organisera une conférence sur les solutions à mettre en œuvre pour stimuler l’efficacité énergétique et favoriser les possibilités d’intégration régionale.


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