La demande d’énergie du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie va croître considérablement dans les prochaines décennies. A l’horizon 2050, les trois pays du Maghreb prévoient de répondre à l’accroissement de leur demande d’électricité annuelle, multipliée par 5 au Maroc et en Algérie, par 3 en Tunisie, par rapport à 2010. Ils envisagent un effort d’investissement pour renforcer massivement leur puissance installée, qui sera majoritairement éolienne à cet horizon.
En 2011, Dii a signé avec ces trois pays et le soutien des gouvernements locaux des accords de coopération (Memorandum of Understanding, MoU). Dans le cadre de ces accords, Dii travaille en étroite collaboration avec les partenaires locaux pour élaborer des stratégies nationales, qui comportent des analyses sur les sites potentiels de production, les réseaux électriques, les régulations, les marchés et les aspects socio-économiques de ces développements. Ces analyses forment la base pour la réalisation de projets de référence.

Les projets référence au Maroc, en Algérie et en Tunisie comprennent un volume total de 2,5 gigawatts(GW) dont 500 mégawatts (MW) au Maroc. En 2014, les premiers mégawatt/heures seront produits à partir de ces centrales. Les volumes à l’étude en Algérie et en Tunisie sont actuellement de 1 000 MW par pays.

Le plan solaire marocain (Plan Solaire, 2009) prévoit d’installer des centrales solaires d’une capacité totale de 2 GW d’ici 2020. Le Maroc mettra en place un Plan Eolien d’une capacité totale de 2 GW additionnels, un projet qui a bien progressé jusqu’à maintenant.

Par ailleurs, afin de développer ses capacités de production d’énergies renouvelables, le gouvernement tunisien a développé en 2009 un «Plan Solaire Tunisien» qui prévoit l’installation de centrales de production d’électricité verted’une capacité totale de 4,7 GW d’ici 2030. Dii a signé en 2011 un accord avec STEG Énergies Renouvelables (STEG ER) qui englobe l’identification de projets de référence (PV, CSP, CSP hybride) avec un volume total de 1 GW en prenant particulièrement en compte la ligne de transport Tunisie-Italie.

Enfin, en décembre 2011, Dii a signé un MoU avec le fournisseur d’électricité public algérien Sonelgaz. La coopération entre Sonelgaz et Dii porte tout particulièrement sur l’identification de projets de référence avec une capacité totale de 1 GW –dont 900 MW destinés à l’exportation et 100 MW pour l’approvisionnement local. Dans le cadre de l’étude, toutes les technologies applicables seront évaluées (CSP: paraboles, tours solaires et Fresnel, photovoltaïque et éolien terrestre), des sites potentiels de construction de centrales seront identifiés et les lignes nécessaires pour le transport de l’électricité, y compris vers l’Europe, seront définies.

Ces initiatives ne seraient pas possibles sans l’engagement des industriels associés à l’initiative Desertec. ABENGOA, représentée par son PDG, Santiago Seage affirme son soutien irréversible à Desertec qui est un projet complexe mais structurant, d’où « la nécessité d’accorder davantage de temps ». De la même façon, RWE, de la bouche de Peter Terium, son PDG a de son côté insisté sur la volonté d’être à « faire partie de la solution plutôt que du problème ». RWE restera engagée dans Desertec « tant que les conditions politiques et économiques de faisabilité sont réunies ». Un autre industriel de poids, Le PDG de ACWA, Paddy Padmanathan a affirmé que cette initiative agit comme un accélérateur des opportunités offertes en termes de marchés et d’innovations technologiques et joue un rôle important dans la mise à niveau industrielle des pays MENA. Dans le cas du secteur énergétique, « l’intégration industrielle n’est pas seulement un leitmotiv politique mais aussi une condition de viabilité économique. Elle permettra de renforcer la légitimité et l’acceptation sociale de ce projet dans son environnement ».
« Le soleil, le vent et la compétitivité technique sont les éléments de l’équation de l’avenir énergétique de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient », a ajouté P. Padmanathan. La logique du prix domine : La baisse des coûts permettra l’augmentation des investissements, et donc celle de la crédibilité et de la compétitivité de ces alternatives.
Les témoignages et déclarations recueillies auprès des industriels témoignent d’un état d’esprit pionnier. C’est ce qui explique l’attachement des industriels, comme ENEL dont le PDG de la branche ENEL Green Power, Francesco Starace insiste sur le caractère mobilisateur. Desertec Industrial Initiative a un double de rôle d’accompagner la transition énergétique et l’innovation dans les modèles économiques. Les opérateurs industriels doivent « valoriser leurs réalisations techniques antérieures pour susciter l’intérêt des partenaires financiers » et institutionnels, souligne Mike Winkel, PDG de E-ON Climate &Renewables.

De notre envoyé special à Berlin, Taha Amiar

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