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Notre environnement et nous : une question économique

Au delà de certaines catégories sociales ou certains cas particuliers d’éducation et de sensibilisation à l’environnement, le principal facteur ayant permis l’émergence de comportement vertueux a été économique. L’amélioration globale de la consommation d’hydrocarbures par les parcs automobiles européens est plutôt le résultat des « primes à la casse » subventionnant les achats automobiles que celui des campagnes de sensibilisation à l’éco-conduite, par exemple. De même, la généralisation des sacs plastiques consignés a permis tout à la fois la réduction de consommation de ceux-ci que d’optimiser le poste « sachets plastiques » pour les acteurs de la grande distribution d’un centre de coût à une source de revenus. Le rêve!

A l’échelle macro-économique, des décennies de négociations internationales avaient abouti à des mécanismes de marché, compliqués à mettre en oeuvre, visant à généraliser un système de bonus-malus à savoir que des crédits carbone étaient échangés entre entreprises vertueuses (entreprises émettant moins de CO2 que les droits initialement alloués. Ils pourront retirer des liquidités supplémentaires en revendant leurs excédents de « droits de polluer ») et entreprises déficientes (entreprises émettant moins de CO2 que les droits initialement alloués nécessitant l’achat de « droits de polluer » complémentaires afin d’équilibre leur bilan).

Les quelques lignes ci-dessus me permettent d’introduire comment l ‘économie de l’environnement s’est développée sur la base du concept économique d’effet externe. C’est en termes d’externalité que s’interprète la nuisance engendrée par la pollution, l’environnement étant considéré un capital naturel. La perte de bien-être qui en résulte est assimilée par la théorie économique à une perte d’utilité ou de satisfaction pour les agents économiques. Lorsque les mécanismes de régulation marchande n’intègrent pas une telle perte (situation de défaillance du marché), autrement dit, lorsque le jeu du marché ne permet pas sa compensation, alors se pose le « problème d’environnement » ou, plus généralement, le « problème de gestion du capital naturel ».

L’effet est parfaitement symétrique et peut ainsi être positif ou négatif : on parle d’économie externe si l’effet est positif et de déséconomie externe si l’effet est négatif. En matière d’économie de l’environnement, ce sont les effets externes négatifs (déséconomies externes) qui permettent de représenter les phénomènes de nuisance et de pollution. L’absence de compensation par un paiement exprime le caractère non marchand de l’économie ou de la déséconomie. Externe signifie ici extérieur à l’échange marchand.

Finalement, comme dans beaucoup d’autre cas, la sanction économique apporte beaucoup plus de résultats que les opérations de sensibilisation au appels aux meilleures pratiques.


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