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Jamais sans ma voiture…

Le Maroc est un pays éminemment cynégétique. Cyné…quoi ? Cela pourrait être cinéphile aussi, en version noire. Au Maroc, nous aimons la chasse pas seulement du gibier, c’est pour cela que nous avons la saison de chasse la plus longue. Elle dure toute l’année. Après la saison de chasse du gibier, s’ouvre celle du piéton, du motard : plus de 4000 morts, 30% de plus qu’en France avec 15 fois moins de voitures. Mais aussi celle du regard de l’autre.
Un peu partout en Europe occidentale, dès les années 50 puis plus fortement lors des années 70 sont apparues les Journées Sans Voitures. Cette journée est pour les piétons, les cyclistes et les transports en commun l’occasion de s’approprier l’espace urbain. La problématique est notamment là, les automobilistes, solitaires dans leurs voitures pouvant recevoir jusqu’à quatre personnes en plus (20% de la capacité utilisée), occupent 70% de l’espace physique urbain de circulation et sont responsables de 35% des émissions de CO2.
En Europe, l’initiative a grandi pour inclure, dès 1998, plus 1500 communes de toutes tailles dans le cadre d’une semaine européenne de la mobilité. Certaines de ces communes en ont profité pour développer un laboratoire en conditions réelles des pratiques de mobilité urbaine dans un sens large, asseoir une réelle expertise intégrant écologie, intermodalité et qualité de vie. Comme la Rochelle en France.
Cette fois-ci nous nous nous n’arrêterons pas à l’éternel exemple européen mais descendrons un peu plus vers le sud. A notre Est, plus précisèment. Depuis 2005, nous explorons les initiatives de nos voisins, avec la 5ème édition de la Journée Sans Voiture à Alger fin octobre dernier, un succès populaire sur un large secteur géographique pendant que Casablanca en est à sa 5000 ème édition des embouteillages monstres.
Des chiffres officiels publiés il y a moins de quinze jours, annonçaient le passage d’un ratio de possession de voiture de 10 pour 1000 à 140 pour mille entre l’indépendance et aujourd’hui, ce qui rapporté à l’augmentation de la population fait une multiplication par 30 du parc automobile. La conscience citoyenne, elle, est devenue infitésimale. Jusqu’où irons-nous ?


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