Le Maroc compte lancer un grand projet d’irrigation. Celui-ci sera opérationnel lors de la mise en service du barrage M’dez, dont le lancement des travaux a été donné lundi par le roi Mohammed VI.
D’un coût de près 4 milliards de dirhams, le projet de transfert des eaux du nord vers le sud a été annoncé pour 2030. Il devrait toutefois être opérationnel dès 2019, même si aucune date de lancement officiel n’a été encore évoquée. Les études de faisabilité sont déjà achevées. Le projet est, selon le ministre de l’agriculture, Aziz Akhennouch, « la seule alternative pour assurer la gestion équilibrée de la ressource hydrique ».
En effet, la nappe phréatique de la plaine du Saïss souffre à cause de la forte demande à la fois des activités agricoles, du tourisme et des villes de Fès et Meknès. Mais avec cet ambitieux projet, dont le financement sera assuré via un partenariat public-privé, la plaine du Saïss devrait « passer du déficit à l’excédent » en termes de ressources hydriques, rassure Akhennouch.
Concrètement, le projet consiste à assurer le transfert de 125 millions de m3 par an d’eau via un adducteur de 90 km. S’il semble très ambitieux et difficile, il reste faisable. La seule complication devrait concerner la topographie du terrain, où le relief accidenté domine. Pour contrer cet obstacle, une galerie s’étendant sur 12 km est prévue. Elle devra traverser les montagnes non loin du barrage M’Dez (Sefrou).
Le projet devra en outre bénéficier à 4.800 agriculteurs occupant 30.000 ha. L’impact sur les agriculteurs bénéficiaires devrait être de 20.000 DH/ha en termes de revenu additionnel. La plaine du Saïss dispose de d’énormes potentialités agricoles, mais souffre d’un déficit de ressources en eau superficielle.