Les ressources naturelles et la biodiversité subissent de nombreuses pressions sous l’effet conjugué des conditions climatiques et des activités humaines.

Alors que le déclin des forêts a stoppé dans les zones tempérées, il s’est poursuivi sous les tropiques et dans la majorité des pays en voie de développement. Cela nuit fortement aux écosystèmes forestiers. D’autre part, les forêts constituent des puits de carbone naturels et d’après la Commission Européenne, la déforestation tropicale et la dégradation des forêts et des tourbières est responsable d’environ 15% des émissions totales de gaz à effet de serre. La perte ou la dégradation des forêts s’explique essentiellement par les incendies, les défrichements, le surpâturage, la sécheresse, l’urbanisation, l’expansion démographique, les infestations parasitaires et les coupes illicites. Le Maroc est notamment fortement touché par la problématique de la dégradation de la forêt par perte de densité du couvert. Cette perte de densité risque d’entraîner un processus de déséquilibre engendrant des menaces sur les écosystèmes forestiers et les espèces de faune et de flore. Il est difficile d’évaluer précisément l’ampleur de ce phénomène, causé en grande partie par des activités illicites comme la coupe illicite de bois pour le chauffage.

D’après l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), 17 291 espèces des 47 677 évaluées jusqu’à présent sont menacées d’extinction. Il existe de nombreuses incertitudes sur le nombre d’espèces totales sur terre et sur le nombre d’espèces menacées d’extinction. Au Maroc, l’Étude Nationale sur la Biodiversité de 1998 répertorie plus de 32 000 taxons #, chiffre probablement bien inférieur à la réalité car de nombreuses régions, écosystèmes et espèces n’ont pas ou très peu été étudiés. Les principales menaces pour la biodiversité proviennent de la déforestation, des incendies, de l’élevage et du surpâturage, de la littoralisation, de l’urbanisation, de l’industrialisation, de l’agriculture, de la surpêche, du tourisme, du transport et de l’introduction d’espèces exotiques. Le Maroc a notamment développé une stratégie et un plan d’action pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité. Cette stratégie s’articule autour de 5 objectifs : la gestion rationnelle et l’utilisation durable des ressources biologiques, l’amélioration des connaissances sur la diversité biologique, la sensibilisation et l’éducation, la législation et les institutions et la coopération internationale. Dès 1996, le Maroc a également mis en place un Plan Directeur des Aires Protégées. 145 Sites d’Intérêts Biologique et Écologique (SIBE) ont ainsi été identifiés et sont progressivement aménagés en zones protégées.

La pauvreté peut être considérée à la fois comme une cause et une conséquence de la dégradation des ressources naturelles forestières et de la biodiversité en général. Une cause, car les populations ne disposant pas d’alternatives économiques peuvent être amenées à surexploiter les ressources naturelles. Une conséquence, pour les populations rurales dont la principale source de revenu dépend des ressources naturelles. Les biens et services issus de la biodiversité représentent une valeur économique considérable. La prise de conscience de cette valeur peut inciter les gens à la conserver. Les mesures d’incitations constitue également des outils pertinents pour garantir l’utilisation durable de la biodiversité. L’Initiative BioCommerce (BioTrade)# de la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement), par exemple, vise à « stimuler le commerce et l’investissement dans les produits et services de la biodiversité afin de promouvoir le développement durable en ligne avec les objectifs de la Convention sur la diversité biologique (CDB) ». Différents programmes nationaux et régionaux sont ainsi développés en Amérique Latine, en Asie et en Afrique. La facilitation d’accès au marchés internationaux pour ce type de produits, la différentiation de ces produits sur le marché et l’accès à des financements spécifiques sont autant de mesures d’incitations favorisées par cette initiative.

Aperçu de la gouvernance internationale de la biodiversité :

Convention sur la diversité biologique (CDB) :

La CDB constitue un instrument juridique international pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique. Elle est entrée en vigueur le 29 décembre 1993. Le Maroc a ratifié la CDB en 1995.

Afin de faire progresser la mise en œuvre de cette Convention, la Conférence des Parties (CdP ou CoP), organe directeur de la Convention organise des réunions périodiques. Dix réunions ordinaires et une réunion extraordinaire ont déjà été organisées. La onzième session de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique se déroulera en Inde en Octobre 2012. De 1994 à 1996, ces réunions étaient annuelles. Celles-ci sont désormais organisées tous les deux ans. Ces réunions se soldent par l’adoption de décisions qui visent à progresser la mise en œuvre de la Convention et à définir les stratégies d’actions.

Parmi le résultat de ces réunions, on notera par exemple l’adoption du Protocole de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques relatif à la convention sur la diversité biologique lors de la réunion extraordinaire de Carthagène. Il s’agit du premier instrument international visant à renforcer la sécurité des échanges internationaux d’OGM qui peuvent avoir des impacts négatifs sur la diversité biologique et sur la santé humaine. Le protocole est entré en vigueur en 2003 et le Maroc a ratifié le protocole en 2011.

La dixième réunion de la CdP qui s’est déroulée à Nagoya en 2010 s’est notamment soldée par l’adoption du Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation à la Convention sur la diversité biologique.


Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) :

La CITES également connue sous le nom de Convention de Washington, est un instrument juridique international visant à veiller à ce que « le commerce international des spécimens d’animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent » (Source : site internet de la CITES). La Convention a été adoptée en 1973 et est entrée en vigueur en 1975. Le Maroc a ratifié la Convention en 1975.

Les espèces concernées sont listées dans trois annexes de la Convention. Ces espèces bénéficient de divers degrés et types de protection pour éviter leur surexploitation. Celles inscrites dans l’Annexe I sont les plus menacées de toutes les espèces couvertes par la CITES.

Toute importation, exportation, réexportation (exportation d’un spécimen importé) ou introduction en provenance de la mer de spécimens des espèces listées dans les annexes requiert une autorisation. Il incombe à chaque Partie à la Convention de désigner au moins un organe chargé d’administrer un système de permis et une autorité scientifique chargée de procurer son avis sur les effets du commerce sur ces espèces.

La Conférence des Parties (CdP ou CoP) se réunit en session tous les deux ou trois ans afin d’examiner la manière dont la Convention est appliquée. La prochaine session (la seizième) aura lieu en 2013 en Thaïlande.

Au Maroc, l’adoption en 2010 du projet de loi 29.05 relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages et le contrôle de leur commerce, permet notamment au pays de se conformer aux dispositions contenues dans la Convention CITES.

Marion Klein

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